samedi 19 janvier 2008

quantité ou qualité, quel est le bon choix ?

Tôt le matin quand tout le monde dort encore, il fait nuit noire, je n'ai pas envie d'aller courir dans le froid alors après avoir traité mes courriels, analysé les compte-rendus de séance, établi le contenu des prochaines séances, je navigue sur Internet. Comme la course à pied est ma passion, je passe sur des forums puis sur des blogs en fonction du temps qui me reste avant le début de la journée dont le signal de départ est le reveil de la maisonnée.
Quelquefois, je me dis qu'il y a beaucoup de bruit sur l'Internet, il me faut faire la part de l'information qui me semblera utile de tout ce qui n'est que du bavardage quand même nécessaire à ceux qui se font plaisir à s'exprimer, c'est donc utile pour eux.
Les blogs et les forums sont-ils des vecteurs de savoir ? oui sans doute, déjà en quelques dizaines de minutes, ce matin j'ai ingéré de l'information, elle n'est pas encore digérée mais cela aboutit à ma première constatation:
Des coureurs Internautes écrivent beaucoup, des courriels, sur les forums , sur leur blog. Certains ne privilégient qu'un seul des moyens,
-le timide se confie par courriel, c'est plus intime,
-celui qui veut se montrer arrose sur les forums et
-quelques uns veulent s'exprimer avec un temps de reflexion pour que le message soit construit, réfléchi, lisible, compréhensible et cela passe par le blog.
- bien sûr il y a l'Internaute composite (mail, forum, blog), j'en suis donc un exemple.
En tous cas, si on est tolérant, on regarde les autres s'exprimer, on s'aperçoit que les autres ne pratiquent pas nécessairement comme soi; la qualité de l'Internet est liée aux personnes qui l'utilisent et c'est la variété qui est fantastique.
A la lecture d'un message où je constate qu'il y a des boulimiques de courses, du style: "j'ai planifié pour cette année 3 cent-bornes, 5 marathons, 1 ultra-trail" je pourrais statuer, p... quel c.. est-ce qu'il cherche à frimer ou bien se détruire. En fait, ce qui le motive et cela fait peut-être plsuieurs années qu'il fait ça, c'est le plaisir, le plaisir d'enfiler les courses.
Sur un autre profil, je vois que le marathon est son truc comme pour beaucoup de coureurs que j'ai rencontrés, c'est mythique. Il faut l'avoir fait.
Un autre en aura déjà fait pas mal alors il se fixera comme défi d'en faire plein plein plein et si possible suivant ses finances plein à l'étranger, le must, les plus fameux new-york, boston, londres,berlin, chicago, ça en jète sur un CV.
En tant qu'entraineur de marathoniens assez performants, mon plaisir est qu'ils réalisent des beaux chronos. Pour arriver à faire une superbe performance, je ne crois pas que cumuler de nombreux marathons dans une année soit la meilleure solution. Sans affirmer détenir la vérité absolue puisque je soutiens que c'est la variété qui fait la richesse de la vie, mon sentiment est qu'on ne peut être super performant qu'une ou deux fois dans une année. Ce n'est pas seulement au niveau de la préparation du corps que cela se joue mais aussi au niveau du mental, de la mobilisation de la concentration.
Pour conclure, si vous êtes encore capable de vous motiver pour accrocher des chronos choisissez la qualité à la quantité, préparez et faites un ou deux marathons dans une année, si vous vous en foutez de courir vite et que c'est pour le plaisir d'avoir fait et vécu de beaux voyages extérieurs et intérieurs, ne vous donnez comme limite que ce que le corps accepte. Parce que j'aime les courses, parce que j'aime ce que j'ai vécu en visitant des endroits inconnus lors de courses ultras, je comprends ceux que je pourrais traiter de fou, ils ont choisi la quantité, moi-même je dois me raisonner pour ne pas aller m'enquiller des cent-bornes et des nombreux marathons.

Bon choix madame, bon choix mademoiselle, bon choix monsieur, pas de choix l'athlète.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

J'adore ta conclusion. Mais heureusement, la nature fait bien les choses: on ne reste pas "athlete" toute sa vie. Ce n'est pas évident de resister à l'appel du km, avec les potes qui s'y mettent à tour de bras "aller tu viens le faire oliv, tranquille ça fait pas de mal ..." si je m'écoutais et m'engageait à faire plaisir à tout le monde, j'en aurai déjà 10 marathons de programmé pour 2008! Mais viendra le jour ou la perf il faudra lui dire "au revoir", je régresse, et ce sera alors pour moi l'instant de découvrir ce plaisir de la quantité dont je me prive actuellement.

Laurent35 a dit…

Meilleurs voeux de santé et de bonheur pour 2008. Je te souhaite beaucoup de plaisir à courir. Misteur_kite35

Anonyme a dit…

Ta phrase : "c'est la variété qui est fantastique." me fais plaisir à lire, comme je partage c'est avis. Varié les plaisirs, se donner un ou deux objectifs chronos dans la saison, quelques courses intermédiaires pour le fun mais sans plus.
Merci Charlie pour tout les conseils que tu donne aux athlètes, des personnes comme toi, il n'y en aura jamais assez...

charlie le hoangan a dit…

oliv,
tu as écrit:
Mais viendra le jour ou la perf il faudra lui dire "au revoir", je régresse, et ...

le plaisir de la perf, on peut toujours l'avoir même si on régresse. Il y a des vétérans qui couraient dans le peloton de tête en sénior et maintenant, ils ne sont plus devant mais juste après les premiers jeunes.
tu rencontreras des marathoniens très humbles malgré le fait qu'ils ont eu des chronos en 2h20 et qui 10 ans après ont chûté en ... 2h30, c'est certes une régression mais c'est toujours du plaisir.
c'est aussi vrai pour des gars en 3h qui maintenant font 3h15 et aussi vrai pour des anciens internationaux qui maintenant ne font que participer à des championnats départementaux alors qu'ils sont V4.

charlie le hoangan a dit…

alain
pour t'avoir rencontré sur plusieurs courses, je peux aussi dire qu'il n'y a pas assez de gars comme toi.
nous partageons la simplicité de vouloir nous faire plaisir.
il y a les courses pour s'amuser, rencontrer des copains et celles qu'on prépare pour le plaisir de faire un résultat.
il est sûr qu'un coureur qui ne veux jamais être performant n'a pas besoin d'entraineur alors tout ce que je lui souhaite c'est de durer ... ne faisons nous pas de l'endurance ?

Anonyme a dit…

Pour moi, tout le plaisir réside dans la préparation pour une course. Je ne suis pas encore décidé à me lancer dans une course pour le plaisir...pour le fun.

A mon sens, l'entrainement, la persévérance, le dépassement de soi, la course au mental contribue à l'épanouissement dans la CAP et la vie de tous les jours.