mercredi 14 mai 2008

différences entre marathoniens


Encore et toujours des courbes à commenter.
Aujourd'hui, je vous propose un exercice de reflexion.
Nous avions 6 membres de notre club au France de marathon.
J'ai récupéré 4 courbes correctes.
Le graphique du haut montre les moyennes de FC par tranche de 5km et celles dans les 2195 derniers mètres.
Le graphique du bas, donne la moyenne des allures. N'oubliez pas qu'à partir du 24ème kilo, ils ont eu le vent de face !

Lâchez vous et écrivez ce que vous avez décelé dans ces deux graphiques.
Afin de vous donner un peu plus de précision, je vous met aussi la courbe de Franki obtenue grâce au logiciel Polar. (Rappel, en cliquant sur les images, elles sont affichées plus grandes)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne suis qu’un débutant en termes de course à la FC et mes observations sont à prendre comme celles d’un débutant.

Les courbes de FC de Franki et d’Emmanuel sont celles qui présentent le moins de disparité du départ jusqu’à l’arrivée (respectivement 155 à 159 et 160 à 164). Pour Franki, à partir du km 35, sa FC s’est même un peu tassée en raison de sa douleur à cause des chaussures.

Les courbes de FC de Karim et de Laurent sont ascendantes et aussi celles qui présentent le plus de disparité du départ jusqu’à l’arrivée (respectivement 171 à 184 et 163 à 175).

Je ne connais pas l’âge des athlètes mais probablement que l’âge est prépondérant pour justifier ces FC.

Néanmoins, je trouve que les 4 courbes sont assez linéaires, ce qui montre bien que les 4 athlètes ont su gérer leur allure et leur FC en dépit du parcours, de la fatigue et du vent de face.

Ce qui est satisfaisant aussi, c’est qu’ils ont tous fini à bloc et qu’ils avaient donc gardé de la réserve pour le final.

charlie le hoangan a dit…

sadok,
laissons les autre s'exercer à commenter ces courbes. Pour l'age des marathoniens, franki, laurent et manu sont des jeunes vétérans, ils sont nés en 1968 (quelle année !) ils ont 40 ans, Karim est né en 1977.

Anonyme a dit…

Voici mon analyse.
Il s'agit de mon regard de jeune entraineur. J'ai beaucoup de respect pour eux, tous ces coureurs.
Je dois aussi préciser que je connais Karim et que j'ai eu des échos de sa prépa et de celle de Manu par Charlie. Enfin, j'ai discuté de sa course avec Franki la semaine dernière. Forcément, c'est plus facile.

Observations globales :
Les 4 marathoniens sont en positive split, ce qui est normal du fait du vent de face au retour.

Les 2 qui ont le mieux résisté sont Karim et Laurent. Ils ont tous les 2 réussi à compenser la dérive cardiaque et le vent en relançant. Le coeur monte et le chrono ne chûte pas trop. Franki et Manu n'ont pas réussi à faire monter la FC, pire, ils ont même perdu quelques puls. Leur allure a logiquement chuté d'avantage.

Au cas par cas :

* Karim

Comme d'habitude, sa FC est en progression constante. C'est le même profil à chacune de ces courses. Karim n'avait qu'une préparation minimale, il a prudemment réduit un peu l'allure entre le 15ème et le 30ème. Belle relance entre 30ème et 35ème qu'il a un peu payé entre le 35 et le 40ème avant de finir au mental.
On voit bien qu'en gagnant 3puls après le 30ème, il a relancé l'allure, mais le manque de prépa a logiquement pénalisé sa fin de course : +5'', Karim a très bien limité la casse en montant très haut en FC (180-181). En grand compétiteur, il a même réussi à s'arracher pour finir à fond.
Bilan : très belle course, Karim a su exploiter le maximum de ses capacités du jour. Karim a très bien encaissé le retour vent de face, il a su flirter avec la zone rouge sans exploser. Il signe un très beau chrono avec une prépa minimale

* Laurent

La courbe de FC est très similaire à celle de Karim. Augmentation constante de la FC.
Laurent est le plus régulier. Il a un écart minime sur son allure de course : 3'45''/km +4'' -5'' max.
C'est la course quasi parfaite. Il compense la dérive cardiaque en augmentant progressivement la FC pour maintenir la vitesse. Il peut peut-être simplement regretter d'avoir accéléré face au vent (3'40'' en 20 et 25ème). Mais comme il n'a pas flanché derrière et fait un beau finish, c'est bien maîtrisé, du grand art
Bilan : Course quasi parfaite. Chapeau !

* Manu

Manu a réussi à compenser la dérive cardiaque jusqu'au 25ème km, puis il plafonne jusqu'au 35ème avant de céder (-2 puls entre 35ème et l'arrivée). L'analyse de la courbe de FC est confirmée par le temps au km. Allure stabilisée autour de 3'43''/km jusqu'au 25ème (-3'' +2''), il a laché prise après le 30ème km quand la FC plafonne (3'50'' et 3'52'') avant de souffrir sur les derniers kms : 4'03'', +20'' par rapport au départ, c'est beaucoup à ce haut niveau. En grand compétiteur, il a su s'arracher sur le final en gagnant 12''/km après le 40ème.
Course difficile, due une la préparation perturbée. Il est sans doute parti trop vite (devant Laurent), pas facile de s'adapter quand on a un potentiel supérieur à sa forme du moment.
Bilan : Course difficile. Le manque de préparation a pénalisé Manu. Le mental est là (finish), avec une meilleure préparation le potentiel est supérieur au résultat de Sénart

* Franki

Un peu comme Laurent, Franki monte progressivement en FC jusqu'au 25ème, plafonne au 30ème puis cède un peu de terrain ensuite. A la différence de Manu, Franki reste plus longtemps dans le rythme, jusqu'au 30ème (3'34''/km -5'' +1'') Mais il est évident que l'accélération vers le semi (-5'' sur l'allure de départ) plus le vent de face au 24ème ont plombé la fin de course. Si on regarde plus finement le temps au km, le 24ème en 3'23'' a laissé des traces.
Malgré tout, Franki limite la en perdant moins de 10''/km en moyenne (plus mauvais km en 3'50'' soit +16''). C'est le moment où Franki n'a pas pu relancer, le coeur ne montait plus, les muscles n'étaient plus suffisamment oxygénés = plus de jus. Encore une fois, le compétiteur a su se faire mal sur la fin (quelle équipe la JA Melesse ! )
Bilan : Une belle course mais on peut regretter l'accélération entre le 15ème et le 25ème. En maintenant l'allure à 3'34''/km, nul doute que le résultat final eu été encore meilleur

Bravo à tous. On voit bien que chacun est allé au bout de ses capacités et mêmes au delà dans le final. Les gars ont fait honneur au maillot et ils ont été récompensés d'un beau titre de champions de France vétérans.

Bruno

Anonyme a dit…

Je suis bien trop inexpérimenté pour donner une quelconque analyse valable : non au contraire je me pose des questions !

Tout d’abord, est-ce que pour tout le monde, à un moment donné quand on soutient un effort type marathon, le rythme cardiaque s’accélère toute chose égale par ailleurs (vitesse, conditions extérieures i.e. profil du parcours, vent etc) ? La différence entre les individus étant le moment où ceci se produit (chez Karim et Laurent dès le départ, plus tard pour d’autres coureurs ?)
Ou est-ce que certains coureurs sont sujets à ce phénomène et d’autres non ?
Question bonus, peut-on l’atténuer / le retarder grâce à l’entraînement et si oui, lequel ?

Une autre remarque : je comprends le concept du ‘coup de mou’ : on manque de bon carburant (sucre rapide, glycogène) si bien qu’on ne brûle pas aussi efficacement et à rythme cardiaque égal, la vitesse baisse.
Mais j’ai l’impression d’observer le phénomène inverse sur certaines courbes (tous accélèrent nettement sur la fin de parcours quand le rythme cardiaque n’a pas l’air de s’en ressentir ; également l’augmentation du rythme cardiaque de Laurent face au vent ne marque pas d’accélération par rapport à sa dérive cardiaque observée en première partie de parcours, pourtant comparativement ses performances sont moins altérées que celles de Franki ou Emmanuel). Et là je ne comprends plus du tout ! Y a une explication ?

Ma dernière question est plus théorique : comment gérer un parcours difficile ? La théorie dit qu’il faut être régulier sur l’ensemble du marathon, avec peut-être un léger ‘negative split’ pour compenser le surcroît de combustion de glycogène lié au départ (stress, ‘mise en action de la machine’). Mais en cas de difficulté, quelle est l’approche la plus optimale ? Doit-on garder le même fonctionnement de la machine (même profil de FC sur la course que s’il n’y avait pas de difficulté) quitte à ralentir nettement sur la difficulté, ou doit-on adapter sa stratégie pour perdre moins de temps sur la difficulté quitte à déséquilibrer sa dépense énergétique ?

Voilà pour mes questions. Je profite de ce post pour féliciter la JA Melesse pour ses résultats et remercier d’une part les champions qui acceptent de ‘donner’ leurs courbes et d’autre part coach Charlie pour participer à l’éducation des néophytes dans un esprit et sur un ton que j’apprécie grandement.

bat99

charlie le hoangan a dit…

bat99,
je te remercie pour ta contribution et je ne veux pas bloquer la discussion, c'est pourquoi je laisse les lecteurs du blog donner leurs opinions et leurs interrogations.
Ne me considérant pas comme celui qui a réponse à tout, j'ai tendance à croire que chacun peut apporter sa vision et les échanges d'expériences ne peuvent que nous faire tous progresser.
Déjà, ceux qui prennent le temps de lire les courbes ne peuvent que faire travailler leurs méninges et se retrouvent plus avec des questions qu'avec des réponses.
Ce sujet est ouvert à tous les passionnés de la course à pied et pas du tout réservé à des Savants, Experts ou que sais-je. Plus tard, je mettrais une des nombreuses interprétations possibles.

Anonyme a dit…

Salut,
ma premiere constatation et qu'il y a des coureurs qui ont une derive cardiaque pour garder l'allure le plus longtemps possible, et d'autres qui n'en ont quasiment pas, et si ils franchissent une certaine limite ils le payent sur la fin ( franky 160-162- Emmanuel 165-166)Maintenant l'entrainement peut-il modifier cela je ne pense pas, je pense que l'entrainement sera adapté selon le profil du coureur.
je ne suis pas entraineur, et pas assez experimenté pour en dire plus. Ce qui est sur chaque coureur et different. mais je suis impatient de connaitre l'analyse de Charlie et des autres entraineurs, mais il y a deja une bonne analyse d'un jeune entraineur ci-dessus
a+.