lundi 14 juillet 2008

sprint final

Il existe un challenge "eco-marathon" que des jeunes étudiants essaient de gagner ... pour la gloire : il s'agit de faire parcourir à un engin le plus de distance avec un seul litre de carburant.
Il apparaît comme une évidence que si on est régulier dans son allure, sans freinage sans accélération on va plus loin.
Sur le marathon il y a plusieurs stratégies selon qu'on veuille réaliser un record personnel ou selon qu'on cherche à gagner, bien sûr dans ce dernier cas ce n'est réservé qu'à une certaine élite. Seul le titre compte pas le chrono, donc la course est tactique, le chrono est accessoire.
Pour un champion, il va s'agir d'en garder sous la semelle et sur l'emballage final tout donner c'est à dire épuiser complètement ses dernières ressources et passer la ligne; ce sera soit la déception si un autre a été plus fort soit le bonheur, l'ivresse de la victoire.
Sur un marathon, si on est compétiteur, on doit tout donner qu'on soit champion ou coureur anonyme. Ma position est qu'il faut être très régulier ou si on a la force et les moyens d'accélérer il faut le faire très progressivement et en partant d'assez loin, l'idéal étant de passer la ligne avec ... plus une goutte dans le réservoir. Ainsi on rejoint le mythe de certains qui croyaient que le marathon est une course qui est à la limite des capacités humaines et que pour certains cela se termine ... par la mort par épuisement (ceci m'a été confié par un garçon qui croyait ça, même en grandissant lorsqu'il est devenu champion et a participé à des championnats internationnaux et aux jeux olympiques).
Nous n'en sommes plus là car aujourd'hui nous savons que le marathon est devenu populaire et à condition de s'entrainer plusieurs mois avant, c'est à la porté de tous ceux qui sont en bonne santé.
Pour conclure avec la référence au sprint final, les athlètes que j'entraine ont pour certains ressenti comme un léger vide puisque je n'étais plus beaucoup disponible. En effet, beaucoup de lecteurs croient que je suis entraineur professionnel, que je gagne ma vie avec le sport. Dans d'autres disciplines j'ai des amis qui vivent ou survivent de leur passion, de leur excellence par exemple dans le judo, mes professeurs sont excellents et passionnés. Dans la course à pied, je connais beaucoup d'entraineurs passionnés qui sont ... bénévoles.
Donc, quand dans mon autre vie c'est tendu, c'est stressant, c'est usant, il me faut diminuer l'énergie dans la course à pied pour aller chercher de quoi nourir ceux que j'aime.
Pendant quasiment deux mois, j'ai eu des semaines très chargées avec des déplacements, cela use énormément parce que c'est vécu sous la contrainte. Ce n'est pas comme un plan d'entrainement "dur" qui lui est une promesse et il n'est pas vécu comme une obligation mais c'est un guide pour se motiver à aller à l'entrainement.
Côté négatif, ma cheville droite était soit inutilisable à cause d'un entorse au judo soit après 12 semaines de reprise progressive elle était toujours "raide", mes sensations étaient mauvaises et je ne pouvais pas reprendre l'entrainement correctement, pas possible de faire des éducatifs de base, style skipping ou pas de sioux, le pied ne pouvait dérouler.
Cette semaine j'ai eu la chance de consulter un ostéopathe qui a commencé à me redresser, mon corps était vrillé. Pendant la séance, des os ont glissé (talus et naviculaire, coincés dans la pince entre bas du tibia et bas fibula), dès la sortie du cabinet j'ai ressenti à nouveau la souplesse de la cheville. Ce dimanche après 3 jours de repos sans sport (consigne de l'ostéopathe), j'ai eu le bonheur de courir, oui vraiment courir en déroulant le pied et cela pendant une sortie longue. Bien sûr aujourd'hui, je sens de la fatigue mais elle est tout à fait normale car cela faisait 3 mois que je n'avais pas couru aussi longtemps. En plus ce qui est très sympathique, Mounir qui d'habitude fait ses sorties à Casablanca était de passage en Bretagne et nous avons couru ensemble avec Jilali qui est originaire de Casa et vit à St Grégoire, ville à côté de Rennes.
Du point de vue professionnel, il me reste un sprint final, je vais être une semaine en déplacement puis ... je pars en vacances. Le blog, s'il est actualisé devrait avoir un ton plus ... déconctracté, relâché ... Si vous même êtes fatigués, faites une coupure, c'est peut-être signe que le réservoir est vide alors il faut le remplir à nouveau avec ... des pensées positives.