samedi 30 mai 2009

bilan avec des chiffres du marathon du monts st michel pour bruno charles

courbes superposées, celle du marathon et la sortie du 26 avril 3 semaines avant, celle qui est la plus longue qui comportait ce jour là un passage dans l'allure cible, repérée avec la Fréquence cardiaque, il s'agissait de travailler sur la fatigue et de vérifier aux alentours de 2 heures d'effort la FC et l'allure.
Cela donnait sur un intervalle de 20 minutes 3'43 à FC 147. Le jour de la course, les conditions avient changé la donne et les coureurs ont constaté un écart d'environ 10 pulses à la même allure.

voici des éléments qui feront travailler les fanas de comparaison de plan d'entrainement. Ce qui suit est classique, le contenu des séances par contre a été affiné au fur et à mesure des retour de séance, souvent après 4 ou 5 semaines de travail spécifique, on constate 5 à 10 pulses de gagnées à même allure, c'est pourquoi on réajuste les séances spécifiques et toutes les séances d'allures variées et les sorties longues.

date du marathon 17 mai 2009
8 semaines avant
début de préparation spécifique
date : 23 mars 2009

chiffres:
kilomètrage chaque semaine
99
94
88
93
90
85
66
--

nb de sorties
toujours 5 par semaine sauf la première 6 (une régénération après le 10Km de bayeux

cumul hebdomadaire en temps
7h21 (6 séances)
6h50
6h28
6h30
6h39
6h07
5h06
5h10

5 sorties longues 2h10 max (voir courbe)

2 compétitions intermédiaires
15km à 5 semaines
10km à j-16

3 séances de vma courte 200m max
1 séance vma mixte 500 et 200
1 séance de vma longue 1000 et 500 plutôt proche de l'allure spécifique 10K

4 séances d'allures variées avec cible FC marathon

5 séances d'allures variées avec passage FC marathon puis FC en dessous de la FC semi
9 footings

2 dernières semaines allégées
6 footings de 1H à 30 minutes
1 sortie moyenne avec 10' de rappel
2 sorties rappel allure marathon
1 à J-10 avec 25'
1 à J-4 avec 10'

Rappel du résultat :
11ème V1
32ème au scratch
2h40'47

encore bravo,
si vous avez des suggestions ne vous génez pas, je suis preneur !

mardi 26 mai 2009

La Merveille par johnny Delépine 13ème au marathon du mont st michel



La Merveille



Les marathons se suivent mais ne se ressemblent pas, le dernier avait coupé court après 1 h 15 de course, j’abandonne la Rochelle suite à un très grand froid et une hypothermie. Des semaines d’ entraînements pour rien et une grande déception personnelle.



Il faudra du temps pour que j’efface ce mauvais souvenir, aidé par l’écoute de mon entourage, ma famille et du soutien de Charlie.


La préparation reprend. C’est décidé, prochain objectif, le marathon du Mont.


Mon souhait titiller mon record, finir, faire honneur à mon maillot, et à mon coach devant la merveille.


Il est 8 h 45 je suis au départ de Cancale, moment tant attendu, je suis nerveux, le vent est fort et face à nous, je sais déjà que ce ne sera pas facile…

Après la cérémonie protocolaire le départ est donné, les muses bretonnes nous accompagnent sur les premiers hectomètres. Le kilo approche, je suis dans mon bon tempo, mais le cardio est trop élevé, ce vent de face est gênant.


Très vite je me trouve dans un groupe de coureurs qui ne me sont pas étrangers, je reconnais Vincent Faucheux, Jérôme Gilet, et puis des normands bien connus Eric Porée, Abdel Mehir. Et notre Ukrainien Rennais Victor Rogovoy,


Au 5ème Kilomètre, le cardio s’est stabilisé mais est toujours élevé, et depuis que nous avons tourné sur la gauche, le vent nous vient coté droite, je suis dans un bon groupe, car les kilomètres défilent et je suis sur les bases de 3’28’’ au km.


Le 10èm Kilomètre apparaît nous sommes toujours groupés les relais se passent bien, je prends mon tour régulièrement et j’aperçois un nouveau arrivant dans l’équipe, Frédéric Viel, au passage du 10 nous sommes en 34’30‘’, un peu rapide, mais je veux rester accroché à ce peloton. Je suis à l’aise, les jambes légères.


Le plus facile de tous c’est Jérôme, car il est le plus fort de notre équipée. Je le remarque au 18ème lorsqu il décide de durcir la course. Eric lâche prise et le groupe se scinde alors en trois. Jérôme et Victor accélèrent.

Je décide de ne pas les suivre et de rester avec Vincent, sur des bases de 3’28‘’, 3’30‘’.

Frédéric s’accroche à nous.


Je passe le semi Marathon, avec mes 2 compagnons, en 1h 12.53, toujours un peu vite, car mon objectif est de 2h 27, le vent tourbillonne toujours, heureusement quelques groupes de musiciens nous distraient sur le chemin

.

Pour ma part, je ne ressens aucune fatigue, et le moral est au beau fixe. Pour Frédéric, les choses se compliquent, son souffle est de plus en plus court, et au 22ème il lâche prise à son tour. Il ne reste plus que moi et Vincent. Et nous apercevons en ligne de mire, Victor, qui vient de se faire distancer par Jérôme.

Au 26ème nous rentrons dans le polders tant redoutés, car le vent est toujours aussi fort et de plus la route n’a aucun rendement. Nous avons rejoint Victor et l’avons ensuite distancé.


Au 28ème je ressens un peu de fatigue, et les premières douleurs dans les jambes apparaissent, d’habitude elles se réveillent plutôt au 32ème , donc sans plus attendre, je décide de prendre mon unidose d’arnica 9ch, quelques minutes plus tard les troubles musculaires disparaissent; ce qui m’étonne toujours ...


Au 30ème kilomètre je reste sur mes bases, Vincent décide d’aller plus vite, je pense et j’ai le temps de lui dire qu’il me semble plus judicieux de rester ensemble, au vu de son allure, mais Vincent me quitte.


Au 33ème Kilomètre, je le rattrape, et je lui propose de s’accrocher. Ce qu’il fait sur 1 km, et à mon tour j’accélère.


Au 35ème kilomètre, j’aperçois au loin mon coach Charlie, ce qui me donne la force et le mental de continuer, il m’indique ma place de 13ème et un temps de 2h 27 et 2h 28 au Mont. Je passe le 35ème en 2h 02.

Vincent est à 200 mètres de moi.


J’arrive aux abords du 38ème, très fatigué, le vent nous a desséché, déshydraté. J’aperçois Fabrice, un fidèle supporter et copain qui me tend un verre d ’eau avec un peu de grenadine, il m’encourage et cela me fait du bien.


Mon arrivée au pont de Beauvoir, est acclamée, car je suis le coureur des villages avoisinants. C’est bon pour le moral.

Véro me dira plus tard, « je me doutais de ton arrivée, car la foule présente s’est mise à s’agiter et à acclamer un coureur, cela ne pouvait être que pour l’enfant du pays tant attendu ».

Je reconnais Véro, les enfants, les amis le long de la digue, mon énergie redouble et l’émotion est forte.

J’ai juste le temps de donner une tape dans le main de mon épouse Véro. Et ça c’est super…


Je n’ai plus la notion du temps, je ne regarde plus ma montre, je manque même je crois de lucidité, j’avance, il faut que je finisse coûte que coûte… sur le bord de la route au 40ème mon père frappe dans ses mains, et hurle mon prénom, ma mère, mes oncles et tantes, sont tendus et admiratifs. C’est mon second coup de fouet… La digue approche, il reste 2 km, une voiture ouvre sa fenêtre, c’est Denis Ferret, entraîneur manager d’Eric et Abdel, il me soutient moralement, et m’encourage à tenir, car derrière ça revient ! Vincent n’a pas dit son dernier mot.


Il faut que je tienne pour Charlie, c’est une promesse, et je tiens à la respecter. Je suis à 300 mètres de l’arrivée et j’aperçois la ligne blanche et surtout le chrono, mon temps est remarquable, et je bas mon ancien record : 2 h 29 . 18

Vincent arrive juste après moi, nous nous félicitons, et restons un long moment assis sur le sol juste après la ligne d’arrivée, nous commentons notre course et regardons les arrivants.



J’ai deux victoires, j’ai résisté, et mon record est battu. Devant moi, la merveille me sourit. Merci, à tous ceux qui de près ou de loin m’ont encouragé, soutenu dans cette aventure. Un remerciement plus spécial à Charlie mon coach et ami, sans qui ce rêve ne se serait pas réalisé. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot…..

Johnny


lundi 25 mai 2009

bruno Charles, très fort jusqu'au 40ème

C'est quand même normal que ce soit les marathoniens qui soient mis en avant. Après le récit de Benoît Blanchard, voici celui de Bruno Charles.

Si je me décide aujourd'hui à faire un CR c'est que j'avais un sentiment mitigé sur mon marathon , sur les 2 derniers kilomètres plutôt , le positif l'emportant largement , je me décide à vous faire partager ma course , mieux vaut tard que jamais. Réveil à 5h15 , j'aime me lever tôt le jour d'une course , j'ai tout un rituel et surtout j'aime prendre mon temps , je prend un café noir avec ¼ de Gatosport de l'eau et du jus d'orange. 6h30 , toc toc , c'est mon frére qui participe à son 3 ème marathon , record 3h13' qui frappe , c'est le départ , je vais aussi avec Didier qui regoute au joie de la CAP et du marathon en particulier , il a été blessé longtemps , longtemps ... c'est son beau père qui nous conduit , je mange une autre 1/4 de gâteau avec ma boisson d'attente que je trouve trop sucré d'ailleurs.

Arrivée à Cancale , on retrouve tous les copains du club , Johnny ,David , Vincent , Martine etc ... je vais en oublier , on était une vingtaine , chacun donne ses sensations , ses espoirs , ses doutes aussi , on est tous dans la course , petit échauffement sur la piste avec John , on retrouve Charlie , Lolo , Cédric , Bruno R et Thierry , c'est les dernières recommandations du coach , on écoute , on a surtout envie d'en découdre , 4 ans que j'attend ça , une éternité !!


La musique se fait de plus en plus forte , les pulsations montent déjà , et pan , les fauves sont lâchés , enfin ! c'est maintenant le moment de finir le travail , le départ est difficile , non , pas difficile , bizarre plutôt , rien ne se passe comme prévu , je vois tout de suite que mes pulses sont hautes , je ralentis donc mais je ne suis plus dans l'allure , que dois-je faire ? Cédric me dit lui aussi qu'il est haut , je m'inquiète un peu mais j'ai la chance d'avoir Vincent mon copain de GDM qui me dit de ne pas ralentir , de ne pas quitter le groupe , sans lui je l'aurai certainement laissé filer , je lui dois mon début de course , sa présence a été importante pour moi !
Je décide donc de ne plus m'occuper de mes pulsations et de courir en 3'45 au kilo , du moins d'essayer , il me faut une dizaine de kms pour trouver mon allure , on les passe en 38' , pas si mal après tout , après ça ne va être que du bonheur pour moi , j'ai trouvé ma foulée , mon allure , je suis bien , Vincent est avec moi et on aperçoit Cédric pas très loin devant , on le rejoint vers le 15 ème (je pense) qu'on passe en 56'53" , on a décidé de faire route commune tous les 3 , plus personne ne nous double , on passe au 20 ème en 1h15'34" et le semi en 1h19'42" , on est toujours sur le même rythme , je me dis que si ça tient ça peut faire "mal" mais je suis toujours entre 8 et 10 pulses trop haut mais tant pis , on continue. Vincent commence à avoir un peu de mal à nous suivre mais il s'accroche , il sera obligé de nous laisser partir , des crampes viendront le ralentir , avec Cédric , on avance toujours , on s'encourage , on se parle , on pense à charlie aux gens qu'on aime ...

Cédric faiblit un peu lui aussi , je continue mais je sais qu'il ne va rien lâcher , j'ai eu le temps de me rendre compte que c'était un vrai guerrier ce mec. Les kilos défilent , j'aperçois mes parents , puis charlie , thierry , bruno , franki et pleins d'autres , ma belle soeur Isa et ses 2 petiots Jonas et Edgar qui m'encouragent avec leurs pancartes en attendant papa qui suit , j'arrive au pont de Beauvoir , la fatigue est là mais j'ai encore la pêche , je rattrape Laurent Blouet , j'y crois , je vais faire - de 2h40 c'est sûr , c'est inespéré , je suis si heureux , rien ne peut plus m'arriver , je sens déjà l'émotion en franchissant la ligne , que je sois souriant pour la photo Maindru...

et patatras , tout s'écroule , douleur dans le côté droit au 40 ème (que je passe en 2h31'11" , 3" d'écart entre le 1er et le 2éme 20 km) , j'ai du mal à respirer et je dois ralentir , 5 ou 6 coureurs me doublent dont Cédric qui m'encourage qui veut que je m’accroche mais je ne peux plus rien faire , je suis scotché à la route , j'ai mal , je me dis que je ne vais même pas faire moins de mes 2h41'56" , je n'ai pas vu le 41 ème km et je l'attend toujours quand tout à coup je me rend compte que le 42 ème n'est pas si loin , je peux encore faire - de 2h41 , je donne ce que je peux , je donne tout ce que j'ai et je m’écroule sur la ligne comme une m...., je dois reprendre mon souffle , j'ai mal , puis ça va mieux , je récupère , je suis content quand je rejoins le ravito puis j'ai des regrets , ils ont disparus aujourd'hui mais j'y ai beaucoup pensé , aujourd'hui je regarde vers Reims.


On se retrouve tous sous le chapiteau , on parle , on raconte notre course , Johnny et ses 2h29'18" (quel compétiteur), David 2h33 , Lolo, Cédric Vincent et ses 2h48 nouveau record malgré ses crampes, il fera mal bientôt lui aussi , je pense à mon frangin aussi , j'espère qu'il va bien quand tout à coup je le vois , il est heureux , je le vois , je le sens , il me dit 3h03' , 10' de moins qu'à Caen l'an dernier, un brin d'émotion nous envahit ... Didier fait 3h26 , il est un peu déçu mais il revient de si loin , ce qu'il a fait est très beau ! puis je vois arriver ceux que je veux voir , tout le monde est la.


J'ai donc fais 2h40'47" , mon record est battu , j'ai pris du plaisir pendant 40km , je suis en train d'oublier les 2,195 derniers , je suis frustré par mon arrivée ; l'émotion a été remplacée par la souffrance , un marathon n'est jamais fini tant que la ligne n'est pas franchie , c'est tellement vrai !

Merci pour tout charlie , je ne me suis jamais senti aussi fort (en toute modestie) sur un marathon et c'est grâce à toi , bravo à tous et surtout à ceux qui ont galéré ...


Bruno

samedi 23 mai 2009

Benoît Blanchard maîtrise son marathon

Voici ce que j'ai reçu dans ma boîte de courriels et je vous le recopie avec la courbe de fréquence cardiaque. Nous avions vu quelques jours avant à Noyal-Pontivy que c'est bien à la FC 167 que se situait sa FC marathon alors qu'il ne l'avait pas travaillée ces dernières semaines.

19 octobre 2008 : Marathon d’Amsterdam, je suis super bien, je ne prends pas garde à ma FC qui me demande de ne pas m’enflammer dès le 18-19ème kilomètre, je prends la plus grosse calotte de ma vie lors des 6 derniers kilomètres. Je mettrai notamment 25 minutes ( !!! ) entre le panneau 40 km et l’arrivée, résultat : 3h08.
22 mars 2009 : Marathon de Rome, je sens que je ne suis pas bien. Je suis fatigué, une fatigue générale. Je ne sais pas à quoi c’est dû, mais avant la course, je sais que c’est mort. J’essaierai quand même, mais je basculerai en mode footing actif aux abords du 27ème kilomètre. 1h24 au semi, 2h56 à l’arrivée. Et pourtant, j’ai réussi 3 semaines auparavant une course de préparation bien au-delà de mes espérances : 1h54’ sur 30 km en ayant l’impression de me balader.
C’étaient là mes 5ème et 6ème marathons, et comme à chaque fois, j’ai dû considérablement ralentir l’allure sur la deuxième partie de la course. Bon sang ! Je ne sais pas courir le marathon… Je rêve de courir un marathon en maîtrisant ma course de bout en bout. Je ne vise pas forcément le negative split, mais un deuxième semi « présentable »… Le marathon, pour l’instant, se refuse à moi. Je ne suis jamais sorti d’une telle course satisfait, même quand j’abaissais mon record. Je conviens donc avec Charlie de courir le marathon du Mont Saint Michel non pas comme meneur d’allure pour mon frère et son pote, comme c’était prévu initialement, mais en performance. Evidemment, il n’y aura pas de miracle : j’ai coupé 2 semaines complètes après Rome, et il y a moins de deux mois entre les deux épreuves… Mais je veux montrer enfin que je sais courir un marathon, le temps est secondaire, les sensations sont essentielles.
Point de préparation traditionnelle dans mon cas particulier, je n’en ai pas le temps. Un entretien général légèrement teinté d’allure marathon dirons-nous pour vite résumer. Là n’est pas l’important. Les séances d’allure marathon me montreront que pour tourner en 4’/km, je suis à 167-168 pulses, quand je tournais en 3’55’’/km à 163 pulses 3 mois auparavant.
Le 17 mai arrive, je suis à l’écoute de mes sensations, tout est OK. Pas de fatigue telle que j’ai pu la ressentir avant Rome, les voyants sont au vert. Je ne sais pas comment je vais gérer ma course, j’ai pris un peu de confiance avec les dernières sorties de rappel d’allure, on verra bien. Je prends place dans le sas avec mon frère et son pote (ils ont couru avec moi l’an dernier sur cette même course en 3h27’, ils tentent 3 heures…). Christian Delerue me voit (je suis près du grillage) et me donne les dernières recommandations, notamment sur la façon dont le vent imprévisible risque de perturber la FC. J’écoute, et j’attends patiemment le départ. Comme à chaque fois, le départ d’un marathon est un grand moment pour moi. J’ai toujours énormément d’émotion dans les 30 secondes qui précèdent le coup de feu. Enfin, celui-ci éclate, et c’est parti. Je dois me frayer un chemin parmi les coureurs qui tiennent absolument à se mettre juste derrière les élites alors qu’ils partent pour faire 4 heures ou plus… Enfin, c’est comme ça. Le premier kilo suffira pour fluidifier tout ça.
Je rentre progressivement dans la course, et une bonne nouvelle, je suis suffisamment bien pour être littéralement stupéfait par la vue du premier ravitaillement : on a déjà fait 5 km !!! Je passe en 19’55’’, mais le profil du départ est largement descendant. Un kilomètre plus loin, j’atterris : le 6ème km est parcouru sur du plat, en 4’01’’ et avec des pulses déjà montées à 169… Bon, on va gérer. Je décide à ce moment là d’oublier le chrono et de gérer à tout prix la FC. Je suis dans un petit groupe, nous sommes 5 ou 6, mais comme d’habitude, je ne supporte pas d’être derrière. C’est donc moi qui mène l’allure dans ce groupe. Un coureur me dit qu’il vise 2h50’, et qu’on est un peu trop rapides… Mon cardio s’est stabilisé dans la zone 167-168 (la zone travaillée lors des séances d’allure marathon), donc je file sans me poser de question. Nous sommes très réguliers, les kms s’effectuent entre 4’01’’ et 4’04’’. Passage au 10ème en 40’15’’. Je n’ai pas cette sensation de balade que j’ai déjà eue lors de plusieurs marathons. A Paris en 2007 et à Amsterdam en 2008, je suis passé au semi avec une monstrueuse impression de facilité. Aujourd’hui, je suis plus lent, et je suis déjà « en prise ». Je suis bien, mais je ne me promène pas. On commence à rattraper des gars partis plus vite que nous. Je garde en permanence l’œil sur le cardio pour éviter les bêtises. Le vent vient de la droite, et nous est légèrement défavorable. Difficile de trouver un abri, j’essaie vaguement, et finalement j’abandonne. Je reprends la tête du groupe. On passe au 15ème en 1h00’25’’. La dérive de la FC commence, je passe progressivement à 169. Je rattrape un coureur au maillot bleu qui m’a l’air extrêmement bien. Je ne le sais pas encore, mais nous allons partager tout le reste de la course. On s’approche de Cherrueix, je sais que j’ai un fan club là-bas, ça me donne des ailes. Quand on y arrive effectivement, c’est de la folie. J’aperçois les miens dans la foule, mais l’ambiance est énorme ! J’ai eu de la chance de les voir. Comme à chaque fois dans pareil cas, je m’enflamme. Ces encouragements, cette foule qui nous pousse… J’accélère sans m’en rendre compte et je souris aujourd’hui en regardant la courbe de mon cardio : il y a une bosse qui correspond à ce moment : je monte à 172, mais je m’en rends compte, et je reviens à plus de raison rapidement. Une conséquence à cet épisode tout de même : mon petit groupe n’est plus avec moi. Il ne reste plus que le coureur au maillot bleu. Je lui fais part de cette montée de FC temporaire due à un enthousiasme passager. Il me sourit et me répond que la course est encore longue et qu’il faut en garder pour la suite. Nous passons ensemble le semi en 1h25’05’’ à mon chrono, je suis maintenant à 170 au cardio. Je m’inquiète un peu, j’ai l’impression d’être sur le fil du rasoir, mais je continue. Nous continuons d’enfiler les kilomètres entre 4’03’’ et 4’05’’ (légère dégradation, mais je ne regarde que le cardio) et nous rattrapons de plus en plus de monde. Nous avançons comme un seul homme, on ne se parle que très peu, mais c’est tellement mieux de courir avec quelqu’un plutôt que d’avancer seul ! Je sais que mon compagnon de course est bien, et je suis quasi certain de me faire déposer en fin de course, j’espère seulement que cela aura lieu le plus tard possible.
La course se durcit, le cardio dérive de plus en plus, 25ème km en 1h40’54’’. 3 km plus tard, je commence à voir s’afficher par intermittence 174 sur mon cardio… Je déclare alors le début des vraies hostilités. La vraie course débute. J’atteins le 30ème en 2h01’14’’, et là, je me dis que je ne suis jamais passé à cette marque avec autant de lucidité. Je connais bien les signes avant coureurs du mur (je suis même un spécialiste en la matière, je pourrais probablement soutenir une thèse en murologie un de ces jours), et après un rapide examen de la situation, je ne détecte rien de cet ordre. Je commence à me dire que ça va le faire, et que je vais aller en bout sans casse. Evidemment c’est dur, et ça le devient de plus en plus, je suis tiraillé entre l’envie de maintenir l’allure, et le souci de ne pas trop faire déraper la FC. On a dit la FC avant tout, je n’insiste pas trop pour le moment. Je sais que les potes de la JA Melesse sont au 35ème, et cet objectif va me porter alors que le vent nous joue parfois quelques tours dans les polders…
La JA Melesse, ce maillot rouge et blanc, parlons-en justement ! A partir de la mi-course, c'est-à-dire quand les positions commencent à être établies, quand les pelotons s’étirent et que les coureurs passent un à un et non plus en grappes comme en début de course, j’ai été poursuivi par une rumeur provenant du bord de la route : « Encore Melesse ! Ils ont une belle équipe ! ». Et quelques encouragements de plus recueillis grâce à la performance homogène des équipiers qui caracolent entre 15 et 20 minutes devant moi. Merci les gars !
J’atteins donc le 35ème, en 2h21’51’’, gonflé à bloc, je sais qu’un nouveau fan club est à proximité. Le coureur qui m’accompagne désormais depuis un bon bout de chemin l’ignore, évidemment, et il doit lâcher quelques mètres, mon enthousiasme me faisant avancer soudain un peu plus vite. J’aperçois Françoise, Henri sur le bord de la route, pas avares d’encouragements. 1ère salve. Je boucle le 36ème sans avoir vu Charlie… Où est-il ? Finalement, juste après un virage à droite, je reconnais les visages de Thierry, Bruno et Charlie. Je m’enflamme un peu, je lève les bras, je sais que la course n’est pas terminée, que je vais devoir souffrir encore un peu, mais l’essentiel est d’ores et déjà acquis. Je suis heureux et je leur fait savoir. J’ai cru entendre derrière moi à ce moment : « il a encore une belle foulée »… Il n’en faut pas plus pour me remplir de fierté et me donner encore un peu plus d’allant. 2ème salve donc, immédiatement suivie du 3ème effet JA Melesse : Francki et sa famille sont là un peu plus loin, et m’aident à franchir ce passage difficile car complètement face au vent pendant quelques centaines de mètres. Merci à tous !
Je le vois bien ce pont là-bas au bout, mais Dieu qu’il sera difficile à atteindre… C’est là un des moments forts de ce parcours : le virage à gauche du pont de Beauvoir, le public est à fond derrière les coureurs, d’autant plus que c’est à ce moment que je rejoins puis dépasse Muriel Brionne, deuxième féminine de la course. Encore de superbes instants vécus à cet endroit. Maintenant, il s’agit juste de débrancher le cerveau, de se laisser porter par le vent enfin favorable, et de rejoindre le Mont. C’est facile, c’est droit devant. Il reste 4 kilomètres, et avec le recul, je crois que je me suis trop relâché à partir de ce moment. Volontairement, j’ai choisi de ne pas regarder le chrono, et il me semble que si j’avais pris conscience à ce moment que le record était jouable, j’avais peut-être les moyens d’aller le chercher. Tant pis, j’avais trouvé ce que j’étais venu chercher ici : la réconciliation avec le marathon. J’ai l’impression de mettre une éternité pour rejoindre l’arche située juste après le 40ème kilomètre (2h42’55’’, c’est bien entre le 35ème et le 40ème que je lâche les précieuses secondes qui me coûtent mon record… Mais cela n’est qu’anecdotique). Ensuite, j’aperçois un maillot de la Garnison devant moi. Je le juge dans un premier temps trop loin de moi, puis je me rends compte que je le rattrape assez vite, et qu’il y a peut-être moyen d’aller le chercher… Je me décide enfin à tout lâcher, et je grappille quelques places dans un sprint témoignant du fait que j’aurais pu accélérer plus tôt. Je termine 84ème, après être passé 125ème au semi, enfin une belle gestion de course ! Je franchis la ligne en 2h52’07’’ temps officiel, probablement juste sous les 2h52’ en temps réel, cela n’a aucune importance. Je récupère ma médaille, j’avance vers la passerelle étonnamment frais, je marche sans difficulté, je traverse rapidement la tente de ravitaillement, je récupère mes affaires et je remonte direction la ligne d’arrivée… En effet, je vous rappelle que mon frère et son pote, après avoir couru leur premier marathon (et leur première course tout court) un an auparavant au même endroit en 3h27’, s’étaient fixés pour objectif de passer sous les 3 heures. Rien que ça… Eh bien je n’ai pas été assez rapide, j’ai manqué leur arrivée. 2h58’, ensemble du début à la fin, en passant en 1h29’02’’ au semi. Je les vois, et je m’incline bien bas devant eux, chapeau les gars. Continuez le foot et le ping-pong, ça vous réussit !
L’histoire aurait pu être terminée, mais il faut que je vous raconte encore un truc… Mercredi soir, je rentre du boulot, mon portable sonne. Un numéro que je ne connais pas. Le type me dit : « mon nom ne va rien vous dire, mais je vais vous expliquer ». Ah bon. « Je suis Christophe Leroy ». Effectivement, ce nom ne me dit rien. « On a couru 25 kilomètres ensemble dimanche dernier ! ». Ah bon ? Impossible de se tromper, c’est le fameux maillot bleu. Il confirme et ajoute : « je tenais à vous remercier infiniment, grâce à vous, j’ai battu mon record de 4 minutes ! ». Génial ! J’ai adoré cette démarche ! Et pourtant nous avons échangé 20 mots tout au plus pendant la course, mais nous avons partagé bien plus que ça, sans avoir besoin de parler. Je lui ai dit que les remerciements étaient réciproques, car lui aussi m’a bien aidé. Nous sommes restés proches l’un de l’autre jusqu’au bout, en effet, il s’est fait légèrement distancer de façon temporaire, il a ensuite recollé, mais je ne m’en suis pas rendu compte. Et pourtant j’avais bien vu à la lecture des résultats que le type qui était passé avec moi au semi n’avait terminé que 5 secondes derrière moi, et j’avais alors regretté de ne pas lui avoir tapé dans la main pour conclure ce périple commun. Il m’a expliqué avoir récupéré mon numéro de téléphone en cherchant un contact à la JA Melesse (qu’il se dénonce ;-)), mais après avoir prouvé son identité en fournissant divers détails sur les résultats de la course. Décidément, je ne garderai que de bons souvenirs de cette journée mémorable… Qu’est-ce que ce sera quand je battrai de nouveau mon record ?!

mercredi 20 mai 2009

s'entraîner plus ou s'entraîner juste ?






voici, à titre d'introduction à quelques futurs articles sur la préparation au marathon du mont st michel, les photos des cinq marathoniens que j'ai aidés à performer. Photos prise entre le 37ème et le 36ème. Dans l'ordre d'arrivée, johnny Delépine, laurent Deshayes, cédric Faucon, bruno Charles et benoît Blanchard. Deux du club GDM St James et Trois de mon club JA Melesse.
Déjà, je peux vous signaler qu'aucun de ces garçons ne fait d'entrainement bi-quotidien. Cédric s'entrainait 7 fois par semaine, donc il sortait tous les jours et quand j'ai regardé de près son cas, je lui ai fortement conseillé d'enlever une séance pour être plus reposé avant le WE, donc il a accepté de prendre le vendredi comme jour de repos. Oui, certains seront étonnés de voir qu'un coach demande à moins courir à un de ses gars. Pour l'anecdote, sachez que johnny et laurent prennent aussi le vendredi en repos et cela marche pas mal. Ces garçons ont au moins une journée où ils peuvent relâcher et s'occuper de leur famille, de leur épouse, de leurs enfants. Il faut de l'équilibre dans sa vie si on veut être bien. Ceux qui ne font que 5, prennent en plus le lundi en repos.

Pour remettre les choses à leur place, sachez que je fais partie de l'école DELERUE. Christian qui m'a beaucoup appris, continue à me confier ses expériences et il suffit que nous discutions un peu de ce qui nous unit, c'est à dire la passion de la course à pied pour que je saisisse des détails qui plus tard me serviront et il est une véritable encyclopédie de la course à pied.

Christian m'avait dit un jour: "on peut avoir des gars qui vont vite, mais comparons deux entraînements, il y a ceux qui font 2 fois par jour, tous les jours et il y a nos gars du club, qui s'entrainent moins mais qui font les mêmes chronos voire qui sont quelquefois devant".

A propos du bi-quotidien, ma position est que si je m'aligne sur 100km, il faudra bien que j'additionne des bornes (une bonne centaine par semaine), c'est dans ce cadre que pendant la préparation de Millau j'ai doublé 2 fois la semaine avec un jour de repos donc cela me faisait 8 sorties pour arriver au mieux à 11h d'entraînement.
Pour quel résultat ..... 12h32 à Millau. J'ai voulu voir ce que ça donnait sur un 100 bornes plat, pour Chavagnes, pareil, 8 séances, vendredi en repos mais pas de travail en terrain avec dénivelée pas besoin de me cogner du 5 à 6% comme à Ste Affrique. Résultat : 10h54. Courir plus pour courir longtemps mais pas vite, même pas 10km/h. Pfff, j'ai perdu en vitesse mais je le savais d'avance.

Bon cessons de parler 100 bornes et revenons au marathon.

Courir plus juste pour courir plus vite. En gros, la régénération c'est courir lentement pour se reconstruire et il faut en faire beaucoup, courir vite c'est au maximum à sa VMA et c'est en période de préparation spécifique, juste ce qu'il faut pour maintenir le geste et ne pas trop se pourrir, si vous faites le compte c'est 10' par semaine en gros. De temps en temps on se fait un petit 10km pour faire du 90% pendant 30-35' et le reste ... on en reparlera plus tard.

Johnny, 6 séances par semaine, pas de semi de prépa, il n'y en avait pas, un 15km avec grosse patate à 4 semaines, St-Hilaire-Mortain et un 10km à 2 semaines, résultat: record battu 2h29'18 soit 23 secondes de gagnées.

Laurent, 6 séances par semaine, pas de semi de prépa, il fait alençon-médavy, une classique normande et le même 15km, résultat: record battu de 1'20 le nouveau c'est 2h35'45.

Cédric, 6 séance par semaine, pas de semi, il a fait un 6,5km dans un relais avec des copains, deux 10km , un à fond et l'autre tranquille, résultat: 2h39'53 record battu de presque 7 minutes pour son deuxième marathon.

Bruno, 5 séances par semaine, 15km de St-Hilaire Mortain et 10km d'Avranche, résultat: 2h40'47 record battu de plus d'une minute.

Benoît, 5 séances par semaine, non ce n'est pas le vilain petit canard, oui, il n'a pas battu son record il fait 2h52 soit 1 minute de plus que son record. Il fera bientôt un compte-rendu. D'ores et déjà, sachez qu'il n'a pas préparé ce marathon. Il avait préparé le marathon de Rome et d'un commun accord nous avons décidé de ne pas l'envoyer dans un plan qui l'aurait sans doute usé surtout mentalement alors nous avons juste bricolé quelques séances et ce qui comptait c'est vivre un marathon entièrement "maîtrisé". Je crois que cela a été le cas. En plus benoît a eu le rôle de cinquième coureur de l'équipe JA Melesse.

Voilà pour l'introduction, rien n'est gravé dans le marbre pour ce qui est de la justesse d'une planification mais ma seule certitude, c'est que chacun est différent, chacun doit avoir une préparation personnalisée, nous y reviendrons quand il sera question de modifier la suite d'un plan quand le coureur est vraiment très très fatigué.

lundi 18 mai 2009

video du mont st michel

bientôt vous aurez de plus amples nouvelles de mes amis champions !

déjà si vous avez dix minutes allez voir la vidéo du marathon du Mt St Michel , certes ce n'est que des gars et de filles qui courent, il y a du public, il y a les kenyans mais il y a le final quand on voit les garçons fatigués mais heureux.
vous verrez des maillots rouge et blanc de mon club JA Melesse et aussi soyez attentifs au maillot bleu du club GDM St James. Vous verrez donc Johnny Délépine 2h29'18 et Bruno Charles 2h40'47 record perso battus (2h29'41 et 2"41'56). Vous verrez Laurent Deshayes (2h35'45, 1'20 de mieux) Cédric Faucon (2'39'53 environ 6 minutes de mieux) et surtout, quel beau moment d'émotion sur le tapis rouge avec dédé (andré Sicot), l'éternel membre de l'équipe de JA Melesse.

dès que possible nous mettrons des nouvelles de tous les coureurs sur le blog du club
voici ce qu'on obtient sur le site officiel du marathon :

Place : 21
Dossard : 84
Nom : DESHAYES
Prénom : LAURENT
chipcode :
Cat : VH1
placecat : 4
Officiel : 02:35:45
21km : 01:16:27
NomClub : JA MELESSE
ville : ST SAMSON DE BONFOSSE


Place : 23
Dossard : 94
Nom : DEMEULEMESTER
Prénom : ERIC
chipcode :
Cat : VH1
placecat : 6
Officiel : 02:37:29
21km : 01:18:03
NomClub : JA MELESSE
ville : RENNES


Place : 28
Dossard : 78
Nom : FAUCON
Prénom : CEDRIC
chipcode :
Cat : SH
placecat : 19
Officiel : 02:39:53
21km : 01:19:41
NomClub : JA MELESSE
ville : TORIGNI SUR VIRE


Place : 29
Dossard : 4786
Nom : SICOT
Prénom : ANDRÉ
chipcode :
Cat : VH1
placecat : 10
Officiel : 02:40:00
21km : 01:17:05
NomClub : JA MELESSE
ville : CHAVAGNE


Place : 84
Dossard : 2063
Nom : BLANCHARD
Prénom : BENOÎT
chipcode :
Cat : SH
placecat : 52
Officiel : 02:52:07
21km : 01:25:15
NomClub : JA MELESSE
ville : ALLAIRE


Place : 354
Dossard : 1350
Nom : MOTTIN
Prénom : YVES
chipcode :
Cat : VH2
placecat : 38
Officiel : 03:08:43
21km : 01:31:19
NomClub : JA MELESSE
ville : MONTGERMONT


Place : 1362
Dossard : 2814
Nom : BEAUMONT
Prénom : PATRICK
chipcode :
Cat : VH1
placecat : 577
Officiel : 03:35:53
21km : 01:41:35
NomClub : JA MELESSE
ville : MELESSE


Place : 1416
Dossard : 2314
Nom : FLAGEUL
Prénom : CHRISTOPHE
chipcode :
Cat : VH1
placecat : 598
Officiel : 03:37:10
21km : 01:46:42
NomClub : JA MELESSE
ville : PABU


Place : 1963
Dossard : 1105
Nom : COLIN
Prénom : ALAIN
chipcode :
Cat : VH1
placecat : 810
Officiel : 03:47:28
21km : 01:53:23
NomClub : JA MELESSE
ville : SAINT BRIEUC

mieux que d'être fier de mes amis coureurs, j'avoue qu'ils arrivent à me faire pleurer de bonheur !


lundi 11 mai 2009

donner, partager, écouter, tenir compte de l'autre

Depuis, décembre, une complicité a abouti à ce que j'ai vécu comme un bonheur incomparable, de plus, malgré les jours qui sont passés, il y a encore des découvertes qui agrémentent mes heures passées loin de chez moi. Comme les moyens de communication modernes sont à ma disposition, je suis toujours "On-line", téléphone, chat-clavardage, email-courriel et toujours le plaisir de partager en vrai, dans la vraie vie une soirée, une journée, c'était beau, et il en reste des émotions gravées en moi, des photos gravées sur les disques durs et par exemple, un message qui me fait du bien, pas parce qu'il me flatte mais parce que je sais que c'est sincère et que des amis qui étaient là sur place à Noyal Pontivy en jaune l'ont fait savoir à Babeth. Maintenant je sais.

"Il y a des rencontres qui font grandir et d'autres qui font courir .... plus rare, il arrive qu'on rencontre un homme qui nous fasse faire les deux. Grandir pour mieux courir et courir pour grandir d'avantage.
Charlie, je suis heureux d'avoir pu te croiser. Merci de tant donner, de tant partager.
Bon week end avec tes amis."

Stéphane Jaubert

Nous avons fait un bout de chemin ensemble en couple entraîneur-athlète, ce couple n'est plus et nous restons amis et conversons de temps en temps. La "charlie team" n'est pas une équipe formelle de coureurs, il y a des "non-entrainés"

Derrière, l'entraineur, fier de ce qu'il a accompli, fier de la confiance de ses athlètes il y a l'homme, avec sa philosophie, avec sa recherche d'équilibre dans ce qu'il met par passion, ce qu'il retient par sagesse.
Avec du recul, le contraire du bien-être, le contraire du bonheur, c'est en partie de la frustration, de la jalousie.
Des coureurs s'adressent à mes athlètes et leur demandent: "peux tu me donner ton plan d'entrainement ?". C'est dommage qu'ils soient frustrés et croient que c'est un refus de donner une recette miracle pour atteindre, une performance, ou obtenir un sésame vers un record. Beaucoup de coureurs réalisent de façon floue, qu'ils pourraient s'améliorer en changeant quelque chose dans leur entrainement. C'est vrai surtout quand on fait toujours la même chose et que les résultats stagnent, OUI, il faut changer, mais que changer ?
Des athlètes de haut niveau, peuvent changer de coach, des athlètes de "caniveau" peuvent changer de poudre de perlimpinpin aller sur des chemins détestables.
Des simples coureurs perdus dans les multitudes de choix: magazines, sites Internet, forums, et j'en passe peuvent se raccrocher à des photocopies ou des fichiers glanés çà ou là.

C'est la misère !

le titre de ce papier qui m'a été inspiré par ces derniers jours fabuleux, c'est :
"donner, partager, écouter, tenir compte de l'autre"

donner: je donne beaucoup de mon temps, je ne suis forcé par quiconque ni par quoique ce soit, ce n'est pas de l'idéologie, c'est tout simplement que j'aime çà. Quand je donne, j'ai des motifs de satisfaction. Par exemple, un garçon reçoit ses séances pour une, deux ou trois semaines, d'abord, il me remercie, ensute il s'applique à courir comme il a été prévu, ensuite il me donne les informations pour que j'en fasse l'analyse. Souvent, c'est un courriel avec en pièces jointes les fichiers .pdd et .hrm de Polar ou bien un .tcx de Garmin. Oui, ça m'occupe pas mal, quelquefois je suis complètement débordé et je repousse de quelques jours l'analyse des séances. Là où je me différencie des plans tout faits ... je réajuste, je fais sauter, je réduis la dose, je change l'intensité ... tous les entraineurs font la même chose, certains le font sur le terrain, c'est quelquefois la seule faàon de faire puisque certains n'utilisent pas les moyens de communications modernes, ils mettent les consignes sur un bout de papier et les gars recopient leur séance sur le dos de la main du côté du chrono. Et ça marche ! Ce qui nous rassemble, c'est simple, nous sommes centrés sur l'athlète, nous l'écoutons, nous le regardons, nous vivons ce qu'il vit en quelque sorte.
Quand un de mes athlètes est fatigué, je ressens sa fatigue, quand il est blessé, c'est une énorme souffrance. Quand il ou elle se déplace en béquille, j'ai envie de pleurer car je ressens la frustration. Quand il ou elle attend un rdv pour uns scintigraphie, je me prépare à vivre un moment très dur où le médecin dira : "... fracture de fatigue qui ne se voit pas à la radio, mais elle est bien mise en évidence sur l'image, il faut 6 semaines sans poser le pied ..."

partager : on partage les succès et les échecs, on repart ensemble sur des nouveaux objectifs, on partage les doutes, le coach tend à diminuer tout ce qui aura un impact négatif sur la compétition, il doit partager l'envie de faire de grandes choses mais il doit aussi faire comprendre qu'il faut du temps, de la patience pour progresser. Pour ma part, il faut en plus que j'arrive à partager des valeurs humaines. Comme, j'aime à le dire et redire, je suis fier d'être dans un club qui a des résultats mais ce ne sera jamais des résultats à tout prix. Pourquoi ne pas le dire, on peut partager y compris la queue de peloton, on peut partager des efforts même en étant peu performant. Avec des vétérans, on partage aussi la regression, les jambes vont moins vite mais le plaisir est toujours là, on partage les blagues avec les anciens, patrice, jeanlou, henri, jilali. On partage les bières avec tout le monde, les nouveaux comme les anciens, les coureurs comme les entraineurs, momo, bruno, thierry et il y avait même pascal Boussaud avec qui j'ai paratgé le dernier stage à Andrezieux.

tenir compte de l'autre:
tenir compte de l'athlète c'est respecter ce qu'il est, ce qu'il vit, ce qu'il veut, ce qu'il peut.
certains de mes nouveaux dans l'équipe découvrent, il ne savent pas qu'il y a certes des principes techniques, qu'il y a la physiologie, l'adaptation du corps grâce à un entraînement structuré., qu'il y a la diététique, la récupération. Ils apprennent au fur et à mesure des séances, qu'il n'y a pas de vérité inscrite dans le marbre, qu'une séance qui a marché, ne marche plus, que chaque athlète est différent. En plus, un athlète change, ses performances évoluent, ses motivations peuvent changer. Chacun de mes athlètes a droit à une planification différente. Chacun a un mental différent. Il y a celui qui va se gameler parce qu'il est trop optimiste et celui qui met le frein à main alors qu'il faut tout donner.
tenir compte maintenant de chacun de mes athlètes, cela me donne le devoir de tenir compte de ceux que j'aime, pas simplement des amis avec qui je partage beaucoup mais aussi et surtout ceux qui comptent le plus au monde, Babeth et nos enfants Camille, Julien, Pierre et Marie.
tenir compte de l'autre, c'est être complètement attentif à ce qu'il ressent, ce qui le touche lui fait couler des larmes de tristesse ou des larmes de bonheur, c'est tenir compte de ce qui est important à ses yeux, à sa façon d'appréhender le monde qui l'entoure. Respecter l'autre dans ce qu'il réalise dans ses propres projets qui ne sont pas forcément les mêmes, respecter son travail, respecter ses loisirs, respecter son "désintérêt" pour ce qui vous passionne.
Babeth, n'aime pas la course à pied, elle ne pratique pas, elle n'est jamais partante pour aller regarder une course, elle ne sait pas ce qu'est une planification, ce qu'est une séance de qualité, elle ne connaît presque rien du vocabulaire des coureurs, une discussion entre coureurs va vite devenir ennuyeuse pour elle.
Elle sait pourtant une chose, elle sait que son mari est passionné et elle ne veut pas m'enfermer dans un enfer.
L'enfer serait empli de frustration, d'interdiction de courir, de partager avec mes amis-athlètes.

Babeth et tous mes amis m'ont fait un cadeau fantastique, alors que ce n'était qu'une fête pour me surprendre pour capter ces moments d'émotion éphémère, ils m'ont donné du bonheur qui va au delà d'une seule journée où j'ai été bichonné, mis en valeur, entouré, où on m'a invité sur le podium, bruno a fait un très beau texte, thierry a mis toute son énergie à tout coordonner.

C'est énorme pour moi car c'est le lendemain, que j'ai réalisé grâce à ce que m'a confié babeth que pendant toute une journée elle a entendu mes amis lui raconter tout ce que je fait pour les athlètes. A voir comment Babeth est fière, je me demande si les amis n'ont pas un peu ou beaucoup forcé la dose. La conclusion de ma chère et tendre: "nous ne faisons pas la même chose mais une chose est sûre nous écoutons les autres et nous en tenons compte, oui nous sommes pareils, et nos enfants partagent nos valeurs"

voilà pourquoi "donner, partager ... écouter, tenir compte de l'autre" c'est source de bonheur !

dimanche 10 mai 2009

couleur jaune

serge Hauer ne pouvait être là, il a posé chez lui à Marlenheim,

JeanGabriel Raffegeau à Rueil, n'avait pas couru depuis deux mois, à la réception du maillot il a fait son footing en pensant à l'équipe


stéphane Jaubert aussi a posé du côté de chez lui à Orléans,


bruno Charles resté dans la manche a tenu à être là en pensée,


Alain Desnoé que j'avais croisé la semaine d'avant au trail d'Erquy était dans le coup !

D'autres recevront cette semaine le paquet par la poste ...

une trentaine de cachotiers sont arrivés vêtus de T-Shirts JAUNES

Bon c'est vrai tous ne s'entrainent pas avec moi, C'est quand même une sacrée équipe élargie, Dans ma propre famille, aucun ne court mais j'ai eu la preuve qu'ils sont d'accord avec moi et me "supportent" de plusieurs manières.

les témoignages des uns et des autres

Dimanche matin,
avant d'aller me préparer pour une sortie longue dans laquelle je vais beaucoup discuter avec les copains, je fais un mini bilan de ma semaine. C'est quasiment impossible de le faire sans faire un bilan de plusieurs années de course à pied, faites de rencontres aussi bien sur les stades, sur la route, dans des stages, sur les forums et surtout autour d'un repas, autour d'une bière.
Dimanche dernier, le soir je prenais le TGV Rennes-Paris Montparnasse, pas spécialement heureux de quitter ma famille. La semaine que je ressentais comme terne avec une météo grise ne me plaisait pas. Heureusement, mardi soir, j'avais rendez-vous pour faire une séance au stade Paul Faber dans le XVIIème arrondissement, déjà à mon hôtel, j'ai vu pour de vrai, Christophe, un coureur avec qui nous avons décidé de voir pendant quelques mois si ma façon d'entrainer lui va bien et si moi-même j'ai envie de continuer. Il est venu avec sa fidèle supportrice qui ne court pas mais l'accompagne sur toutes ses courses dont des marathons "à fond". Oliv qui est aussi un jeune marathonien que j'entraine nous a rejoint. Arrivés sur le stade nous avons eu le plaisir de voir mademoiselle amelle la fille de Karim qui venait faire un tour pour nous saluer, il était en compagnie d'un garçon qui poste pas mal sur le forum de courr en Bretagne. Marcel, alias bissuit était là pour voir le "coach breton" venu à la capitale. Un autre breton exilé, Ronan qui s'entraine avec Karim était là pour venir aussi saluer un représentant de la JA Melesse car il connait presque par coeur les exploits de nos champions, dédé, franki, lolo etc ...
La séance a été instructive aussi bien pour les athlètes que pour le coach, rien ne vaut l'appréciation en direct même si à distance l'enregistrement sur le Polar est précieux et empli d'informations exploitables par l'entraîneur.
Après la séance, nous nous sommes retrouvés avec Karim, les coureurs, Jean-marie qui était en récupération du marathon de Marseille et quelques épouses. Voilà qui me donnait une bonne dose de bonne humeur dans ma semaine tristounette.
Jeudi soir, je prenais le TGV en sens inverse Montparnasse-Rennes, bien content de rentrer à la maison, c'est comme ça, même si j'aime être avec les copains, ma famille est quand même ce que j'aime le plus.
Après le repas, nous sommes allés, babeth, pierre, marie et moi chercher Julien qui rentrait pour le week end prolongé, il est en ce moment à Albi, c'est moins loin que Berlin où li est resté un an, mais c'est quand même loin et il n'est pas souvent là.
Nous nous éloignons du sujet, alors que les lecteurs de ce blog sont je crois des passionnés de course à pied. Oui, soyons passionnés, mais comme je le dis quand il faut remettre les choses à leur place chez de "jeunes" coureurs, ce n'est que du sport, ce n'est que du loisir, ce n'est que du plaisir et cela doit rester à sa place.
Babeth mon épouse, n'aime pas la course à pied, elle ne vient jamais sur les courses, bien qu'elle aime bien participer à des repas avec mes amis, elle ne prend aucun plaisir à discuter de nos "trucs" mais elle respecte mes choix, mon temps passé à "travailler" sur les dossiers des athlètes, à lire, relire, mes mails et les courbes dans le logiciel Polar Pro Trainer ou Garmin Training Center. Elle ne met qu'un condition: les rendez vous importants des enfants sont prioritaires, par exemple, les spectacles et galas de fin d'année de Marie les représentations de théatre amateur de Pierre.
Ce vendredi 8 mai, elle m'a fait une grande surprise, elle a accepté de venir sur la course de Noyal-Pontivy parce que j'ai énormément insisté sur le côté convivial, sur le fait que c'était chez mes amis momo et christelle et qu'elle aurait droit à des galettes-saucisses ou des merguez-galettes.
J'étais d'assez mauvaise humeur, j'avais reçu des coups de fil me disant que tel ou tel ne pouvait pas venir, je recevais un mail de thierry qui disait que les enfants malades, il ne serait sans doute pas là, je pensais déjà à dimanche soir où il faudrait à nouveau repartir vers Paris, tout se mettait en vrac dans ma tête et il commençait à n'y avoir que du "noir".
Au rendez-vous pour covoiturer, avec jeanlou, nous avons attendu un peu et j'étais mal foutu, Jilali et henri ne venaient pas. Camille et Pierre, deux de mes enfants étaient avec leurs copains et Julen restait avec nous parce que lui ne me voyait pas souvent.

Ce que j'avais crû être une grande victoire de ma part, parce que je l'avais enfin convaincu de venir assister à une "fête de course à pied" était en fait un cas manifeste de complicité entre toute ma famille, babeth en tête et tous mes amis coureurs avec les gars, momo, bruno, thierry, jeanlou etc ... qui ont monté ce coup depuis novembre-décembre 2008.

Il me faut aller à mon rendez vous dominical de course à pied, la suite haute en couleur, (en jaune) viendra bientôt. Je devrais mettre plusieurs jours à me remettre de cette journée et elle restera gravée à jamais ...
Que ce soit ceux qui étaient présents à Noyal-Pontivy ou bien ceux qui m'ont envoyé des mots d'amitiés, je les remercie de leurs témoignages. Sincèrement, babeth m'a confié qu'elle était très heureuse de cette journée passée avec les enfants et avec tout ce qu'elle a entendu sur moi, sur ma passion et elle qui ne court pas, partage ma passion ... de l'écoute des autres.

dimanche 3 mai 2009

s'entrainer et ... récupérer



Samedi à Erquy, j'ai rencontré beaucoup de coureurs, des trailers, normal, c'était un trail qui a du succès avec plus de 1000 participants sur le "long" mais il y avait aussi un marathonien que j'avais croisé l'année dernière à Sénart: vincent Rousseau qui s'entraine sur le stade de paul Faber dans le XVIIème et rencontre souvent karim. Oui, le monde de la course à pied est petit. Je suis breton, je cours en Bretagne mais je passe aussi du temps à Paris et par exemple mardi soir j'irais faire une séance à Paul Faber pour montrer les éducatifs de PPS à quelques coureurs.

En tous cas, après avoir échangé quelques mots, vincent m'a dit: "bonne récupération".

Bien qu'entraineur et bien que sachant que la récupération fait partie de l'entrainement, il me faut quelquefois écouter les autres et par exemple jeanlou qui m'a souligné ceci:
- tu as couru un marathon avec Dunes d'espoir, il y a deux semaines
- tu as couru, certes peinard à Acigné, la veille on a fait une séance dure spécifique trail
- tu viens de courir à Erquy et c'était ... dur !
Sur la courbe d'altitude, ce qui est en bas n'est pas forcément le plus facile car trottiner dans le sable, a été ce qui m'a le plus fatigué. Monter les escaliers en marchant était presque de la récupération. D... que la descente finale vers le port sur le bitume faisait mal aux jambes, mais c'était la fin !

Donc, avec tout çà, c'est Ok, après deux semaines très chargées, je vais récupérer. Dans un mois c'est encore un gros trail qui sera encore très éprouvant alors, sur celui là, j'irai en étant entrainé mais frais. Il n'y a aucune compétition d'ici le 31 mai et je ferais un vrai relâchement de 2 semaines avant Guerlédan. Il faut bien que je donne l'exemple car nous serons encore avec jeanlou et patrice sur un des trails les plus exigeants de Bretagne. Les copains doivent encaisser pour la première fois une telle distance avec des difficultés techniques avec des dénivelées assez significatives.

Allez regarder quelques clichés que j'ai pris en course, malgré les difficultés dues à la fatigue, malgré les crampes, j'ai pris du plaisir à être au milieu des trailers. Au passage, j'ai testé du matériel et j'en suis très satisfait, j'avais 3 kgs sur le dos, mais je n'ai pas eu de problème, ni de sangle, ni de frottement, les poches ajoutées pour l'appareil phto et pour le téléphone mobile ne balottaient pas; il n'y a que ma propre gestion de la course qui a été "mauvaise".Comme souvent, avec l'euphorie de l'ambiance et le cadre magnifique, j'ai fractionné pour prendre des clichés et je suis resté longtemps dans la zone où je ne devrais même pas entrer (FC 170). Bon, je sais que si je pars sur de l'ultra, c'est bien en dessous qu'il faut rester pour ne pas subir la course mais plutôt savourer la course, l'ambiance, les paysages.


cliquez là pour les photos lors du trail de 32km Landes et Bruyères