lundi 29 mars 2010

Résultats partiels des ... régionales

Ce Lundi, des nouvelles me parviennent d'un peu partout.
C'est varié, c'est par téléphone par courriel et aussi de vive voix quand je rencontre des copains au stade.

Dimanche je suis allé faire un tour du côté des Gayeulles à Rennes.
C'était la promesse faite à Patricia et Françoise 6 jours avant:
elles avaient comme objectif de faire moins de 50 minutes,
puis avec une toute petite négociation, elles sont descendues à 49.
Donc ok, je serai là pour les encourager voire les engu... ça je sais pas mal faire.

Pendant l'échauffement, j'ai eu le plaisir de serrer la main à pas mal de personnes dans notre petit monde de la course à pied. Moments que j'adore.

Dans le même temps, il y avait des copains qui s'alignaient, qui sur un 10K à Bayeux, qui sur le semi, qui sur un 10K à Laval et même des gars qui lors de leur préparation spécifique ne veulent pas s'aligner sur une compétition.

Région parisienne:

Karim a une pêche d'enfer en ce moment, il vise le France de 10km à Vitry sur seine le 18 avril et pas de compétition intermédiaire. Ce sera un chrono d'enfer, vous verrez !
Oliv a fait sa dernière grosse séance de spécifique marathon samedi et une presque longue Dimanche.

Normandie:

Bruno Charles est en préparation du marathon du mont St michel, il a fait le semi de Bayeux sans pression juste en "contrôlant" ses FC. A la finale avec une moyenne de 157 pulsations/minute, il réalise 1h17'50. Déjà il sait et le savait déjà que son marathon se courra en dessous peut-être que dans 6 semaines il sera aux alentours de 154. Sa préparation nous le dira.
Anthony espère faire la qualification au mont saint michel donc descendre sous les 2h45 sur 42,195 km à 6 semaines de l'objectif, il n'avait pas de chrono en tête sur le 10k de Bayeux et il finit à 4 secondes de la qualif en 34'04.
Pas grave ce sera une autre fois avec une préparation spécifique.
Cédric qui est à 2 semaines du marathon de Paris se sent frustré car il termine en 34'18. Il a vu longtemps devant lui Anthony. C'est bien quand même comme chrono d'ailleurs c'est son nouveau record personnel.
Je profite de cet article pour rappeler à Cédric et tous ceux exigeants comme lui qu'avec une grosse semaine d'entraînement avec une grosse séance spécifique marathon, d'ailleurs la plus lourde de tout son plan, il ne pouvait pas être en super forme le dimanche.

Région Centre, Mayenne, Laval:

on dirait un lendemain d'élections régionales avec passage en revue, est-ce un grand chelem, un petit chelem, ben non puisqu'il n'est pas question de gagner sur tous les fronts ou laisser un fief par ci par là.
à Laval, Marina courait à domicile et son coach bruno Rageau était invité, il y est allé avec béné son épouse et son pote thierry.
Ce fût un feu d'artifice et beaucoup de sourires sont immortalisés sur des photos.
Thierry est content de lui, sans s'être beaucoup entraîné, après avoir pris une claque au semi de St Gilles, il a fait un beau 35'50 ce qui n'est pas très loin de son record personnel.
Marina a réalisé moins de 49 minutes, objectif atteint.
Bruno a quant à lui amélioré sa marque de 14" et il est en dessous de 38'.

Région Bretagne, Ille et Vilaine, Rennes.

le samedi Françoise a coaché Béatrice sur le 6h de Rennes, Félicitations à elles deux, Béatrice en pleine préparation du France de 100km a fait deuxième fille avec 66,432 km seulement à 400m de la première.
le dimanche, j'ai eu le plaisir de voir notre dédé Sicot qui a retrouvé une super forme, il a claqué 33'42, et déclare que même en préparant le marathon des sables (envol ce vendredi 2 avril) que le "vieux" a encore de la vitesse.
Romu m'a accompagné pendant l'échauffement et aussi pendant le décrassage avec dédé après la course et il a constaté que les filles qui visaient moins de 49' étaient très proche de lui jusqu'au 5ème kilo.
Pour terminer, alors que j'ai passé mon temps tantôt à pousser verbalement Françoise car Patricia était facile tantôt à les freiner quand elles s'emballaient, une fille qui nous connaissait disait que le coach est méchant.
Cependant à l'arrivée, le verdict était là, après un dernier kilo de folie où ça tirait dur mais où ça allait à fond, le 47'50 était incroyable. Cela faisait plusieurs années que Françoise n'avaitr pas fait une course et un chrono pareil, elle est remontée à 2003 pou retrouver ça.
Eh bien, moi je me sens super bien car dans toutes les régions où j'ai entendues des nouvelles des copains, il n'y avait que du bonheur.
Voilà, il y a des débuts de semaine où c'est cool de regarder les résultats ... des autres.

A dimanche prochain, il n'y aura pas de chrono mais des expériences nouvelles pour certains ....

dimanche 21 mars 2010

égocentrisme et altruisme

Quand bien même je suis lu, peut-être compris, peut-être même qu'on me gratifie de sage j'écoute, je lis les autres, surtout mes amis qui bien sûr me veulent du bien.
Cette semaine, un lecteur de mon blog me demandait pourquoi je ne parlais pas de moi. En effet, je ne parle pas de moi et je dis souvent que le blog de certains ne me plaisait pas car on n'y voit que leurs sorties, séances et compétitions.
De temps en temps c'est bien de voir l'évolution d'un athlète par le biais de ses écrits, cependant quand c'est tous les jours un compte-rendu du type, nb de kms, FC moyenne, vitesse ou allure, cela finit par lasser.
Quand je lis pour le plaisir, j'aime surtout voir des facettes variées de la nature humaine. La philosophie serait l'amour de la sagesse, je ne suis pas philosophe mais j'aime croire que je tends vers la sagesse.
Mais voilà, l'homme est complexe et je pense sincèrement qu'il doit rester en nous ,même si nous vieillissons, une part du rebelle que nous étions quand nous étions plus jeune.
Je n'aime pas les blogs enduits d'égocentrisme et mon blog semble perçu comme celui d'un altruiste car il transparaîtrait l'abnégation de l'entraîneur.
Que nenni !
La sagesse de certains c'est se cacher les choses qui rendent tristes, pourquoi ne pas décerveler les gens qui souffrent ils ne sentiraient plus rien.
Les rebelles sont difficiles voire impossible à dompter, cependant imaginez un monde sans rebelle, tout resterait sans évolution, on se suffirait avec l'existant, il n'y aurait pas d'innovation.
Ca y est, je sens que certains internautes ont décroché et il vont continuer à taper sur leur moteur de recherche favori "plan entraînement marathon".

Revenons sur ce qui m'a motivé à écrire ce papier.

Altruisme et égocentrisme.
Ecrire sur les autres écrire sur soi.
Dualité ou duplicité, hypocrisie.

Mea culpa, je ne suis pas altruiste, je pense à moi, j'agis pour moi, je ne cherche que mon plaisir.

Beaucoup de mes amis avec qui je cours, sont comme moi. Par ces temps où l'économie nous fait vivre des moments difficiles, nous nous ressourçons grâce à notre loisir la course à pied.
Cependant, je vois de plus en plus de coureurs qui vivent mal leur pratique car ils sont moins bien et tout simplement les sensations en course ne sont pas bonnes.
Il me plait plus de parler de mes gars qui performent que de ceux qui sont mal et j'en fais partie.
Notre travail nous fait du mal, c'est travailler plus pas pour gagner plus mais pour tout au plus rester à sa place.

Hypocrite, je suis, fourbe je suis, non ce n'est pas maître Yoda qui parle c'est moi charlie.

Quand un jeune marathonnien me demande combien je vaux au marathon, je préfère parler des chronos de mes gars.
Quand on me demande des informations personnelles sur mon entraînement je botte en touche en parlant encore une fois des autres.
Pour la diététique, je suis zéro, je suis à +6kgs de mon poids de forme.
Alors qu'il faut tenir compte de l'environnement de chaque athlète, c'est à dire son travail, son état de stress, ses contraintes familiales, ses horaires, moi-même je m'impose du grand n'importe quoi. Je n'ai pas de plan structuré, je vais au stade, je regarde ce que font les copains, si ça me plait, j'en fait un bout sinon je m'invente un truc rigolo, une variante pour tester.
Il faut récupérer et ne pas cumuler de la fatigue sportive sur de la fatigue professionnelle. Ca c'est ce dont je suis sûr et je le répète, le donne en conseil.
Je suis à l'écoute des gars qui sont complétement usés par leur boulot que ce soit physique par exemple travailler dans des frigos ou bien travailler assis et subir un stress du management.

Et moi pendant ce temps là, je m'en prends plein la poire, je suis bien stressé, mon toubib que j'ai consulté cette semaine veut me revoir dans un mois car ma TA est au dessus de "ma normale".

Alors voilà pourquoi je ne parle que très peu souvent de moi , je ne suis pas bon en course à pied et je ne me soigne pas comme il faut et pour couronner le tout, hier samedi 20 mars, j'ai enfin couru pour moi. Oui, j'étais motivé, j'ai promis à ma femme que j'allais tout donner, que je n'allais pas faire semblant et cela me ferait du bien au moral.

Ce fût une journée en demi-teinte.

Premier élément positif, nous avons co-voituré et cela j'y tiens car je suis pour l'économie de gasoil, pas seulement pour le côté portefeuille mais aussi pour moins de CO2 émis.
Deuxième élément et le plus important, nous avons le loisir de papoter et c'est sans conteste, ce que j'aime avant tout, je ne suis pas fort du côté des jambes mais côté langue, je ne suis pas feignasse du tout.
Daniel conduisait, lolo commentait le canard enchaîné, franck écoutait et moi je la ramenais un peu sur les élections. De temps en temps il y avait des allusions aux entraînements. Les V2 culpabilisaient car ils ne font presque plus de VMA. Moi je disais qu'il faut calmer le jeu quand on vieillit. Lolo disait que je lui avais pété des séances de 200m quand je l'entraînais. Je rétorquais qu'à l'époque il préparait et courait encore des marathons, aujourd'hui il fait surtout de l'ultra. Là dessus, je suis pour le 30-30 en nature car il n'y a plus la contrainte de la vitesse calibrée. Attention ce n'est pas valable pour tout le monde. Mes athlètes "jeunes" doivent se taper des séances bien précises mais certains jeunes font encore des chronos de qualification au France alors ça ne rigole pas beaucoup (3'24 au kilo) .

Je connais un philosophe à qui je ne demanderais pas de suivre un plan calibré avec des chronos au dixième de seconde, j'aime qu'il reste comme il est, il a une plume acerbe il se reconnaîtra, il a un caractère exceptionnel, c'est un rebelle.

Daniel nous a amenés à bon port, nous sommes arrivés suffisamment en avance aux dossards pour ne pas stresser.
Nous avons regardé la liste des inscrits au 43km, à peine plus d'une page A3, soit un peu plus d'une centaine, ce week-end il y a l'éco-trail complet, le ventoux complet et à Bains il y a possibilité de s'inscrire le jour même cela devient rare de nos jours de participer à un trail sans s'inscrire à l'avance (Erquy 1er mai complet, Guerlédan 23 mai complet).

98ème, vue ma place à l'arrivée, vu que j'ai quand même doublé du monde, il y a dû y avoir quelques abandons.

Autre élément positif, j'ai couru la deuxième partie du trail avec mon ami lolo, nous n'étions pas bien vaillants mais nous sommes allés au bout. C'était dur dur. Nous avons parlé de nos mollets bien chargés, moi de fringale, pourtant j'avais emporté puis mangé 6 barres de pâte d'amande, de pâte de fruit, de céréale, j'ai bu correctement et re-rempli ma poche à eau aux trois ravitos des trois chapelles.

Nous sommes en mars et je n'ai pas abandonné une seule fois alors que je ne suis pas bien du tout en compétition. Tant que je ne me blesse pas ce n'est pas stupide de persister.
Il est toujours difficile de savoir si c'est le corps qui est fatigué et qui dit vouloir s'arrêter, dans ce cas la tête si elle est forte dit continue tu peux endurer ou bien il y a des fois ce n'est plus de la fatigue et ce n'est pas pour éprouver l'endurance physique et mentale c'est bien un problème qui est signalé par le corps et le message fort, c'est la blessure.
Un regard extérieur objectif peut aider, une appréciation subjective d'une tête de mûle amène à la blessure.

Pour terminer, je vais me prendre deux semaines allégées pour récupérer et dans deux semaines je vais faire le 15km du trail du bord de mer avec mes amis bruno, thierry, jeanlou, patrice, joelle et la petite maryline dans la joelette. Ce sera encore un grand moment de plaisir partagé. Nous allons co-voiturer de Rennes à Arzon. Nous allons nous soutenir pendant la course et ils me raconteront comment ils auront vécu leur première à "courir avec".

Vous voyez que c'est quand même bien de ne pas s'arrêter sur les petits coup de blues du trailer qui avance d'un pas dérisoire et finit avec une moyenne de 8,25km/h (la courbe est une honte, c'est ce que j'appelle une cours à l'envers, FC 160 au début et FC 140 à la fin ) et avant dernier au scratch (98ème/99 arrivants) mais il faut toujours mettre en avant le plaisir, le plaisir de la satisfaction du travail d'équipe entraîneur-athlète, le plaisir de ne pas abandonner, sans être blessé, le plaisir de papoter, le plaisir de se projeter vers un futur objectif qui nous motivera en étant patient, en endurant l'entraînement pour, le plaisir d'être dans un super club, le plaisir de partager avec des amis, le plaisir d'être de Dunes d'espoir, le plaisir de "courir avec" .
A l'arrivée de mon trail, j'ai eu droit au micro, j'ai dit que j'étais fatigué et hypocritement peut-être "rien que du bonheur".

Globalement, la course à pied, le sport, les copains :

C'est du plaisir pour Moi, "je suis le centre du monde", accessoirement , cela profite aux autres ... ou bien vice-versa.

jeudi 18 mars 2010

quand un marathonien est relâché ...

Ce n'est pas un scoop, mon ami Cédric est un bon marathonien ... débutant. Il a la qualité des champions, il en veut et donne tout, c'est à dire qu'il ne s'auto-limite pas. Tout ce qui ne te tue pas te renforce. Cédric a pris une sacrée leçon à La Rochelle et il sait que partir comme un fou peut t'amener à exploser.
Pour résumer, il a participé à la demi-finale du championnat de France de cross à Evreux. Le cross c'est à fond et ça fatigue et ce d'autant plus que la préparation marathon a commencé. Les semaines suivantes il a fait deux séances de spécifique marathon + une compétition run and bike. Notre cédric était dégoûté, il était très haut en pulses et cela n'avançait pas. C'est simple, pour l'allure marathon, il faut arriver à être "fluide, relâché" si on est à la bagarre, cela ne tiendra pas 42,195 km. Alors, j'ai tout allégé, la séance vma s'est transformée en footing+10 LD et mis une toute petite séance avec 25' de spé marathon. La FC est redescendue et la consigne pour le semi était: 5km répétition du départ du marathon donc limiter la FC à celle prédéterminée.
Ce fût un semi de folie car même en restant à 167 pulses, Cédric accompagné d'anthony a raté le premier kilo mais a tapé en 6'50" au deuxième. Voilà, je vous mets la superposition de 3 entraînements spécifique marathon et de la courbe du semi. Comme quoi, en refaisant un peu de jus, il a eu de superbes sensations. Attention à l'euphorie le 11 avril 2010 dans la descente des champs élysées puis rue de Rivoli et même jusqu'à Nation. J'en connais qui étant super entraînés ne se sont pas aperçus qu'il étaient pratiquement à leur allure de semi. Cela n'a qu'un temps et en tous cas ça ne peut pas aller au bout. Rappelez vous qu'il y a dans les dernières semaines encore des baisses de FC à la même allure alors choisissez de partir encore plus bas et ne monter dans les tours que plus tard dans la course. En tous cas, avec 5km freinés, notre ami Cédric a quand même pété son record (1h14'13 au lieu de 1h17'10). Je lui souhaite un marathon avec un départ freiné et une arrivée extraordinaire.

vendredi 12 mars 2010

entraîneur et plan marathon

Dimanche, nous serons à 4 semaines du marathon de Paris, 4 du marathon de Cheverny, 5 de celui de Marseille 7 de celui de Sénart 8 du mont St Michel. Pourquoi je le sais ? parce que j'ai des gars qui y seront, ils sont motivé et veulent claquer encore une fois un chrono, en acronyme anglais, un PB, personal Best. Dans le passé, certains d'entre eux comme beaucoup de néo-marathonien ont récupéré par ci par là des plans marathon, qui pour 3h qui pour 3h30 voire des plans 2h45.
Pourquoi pas, tant que ça marche ...
Moi aussi, je suis passé par là et c'était un passage obligé car je n'étais pas en club mais en association.
Quand j'ai compris que je ne comprenais plus rien, j'ai échangé sur le net avec un entraîneur. Il n'y avait pas encore de forum à l'époque.
C'est amusant de penser à des évidences : l'homme n'est pas une machine, le coureur n'est pas programmable comme une machine outil comme un programme informatique, le coureur est encore un homme et s'il est amateur il est aussi quelqu'un qui a un travail, s'il a de la chance il a une famille, il doit s'en occuper, passer du temps avec son conjoint et ses enfants. Dans le cadre professionnel, le management, replace sans cesse l'humain au centre sinon cela peut arriver à des situations graves alors dans l'entraînement c'est pareil.
L'homme a ses faiblesses, ne pas en tenir compte c'est oublier l'humanité qui est en chacun de nous. En fait, même les machines ont des bugs, n'est-ce pas ! et de temps en temps des câbles pètent, des plombs fondent, des pièces s'usent. Bon il y a aussi des machines super costaudes qui tiennent plus de 10 ans (un bon lave-linge venu d'outre-r...). Là je me demande si c'est bien de citer des plans de revue de magazine qui sont les mêmes depuis dix ans, ils doivent être sacrément costauds (pas fabriqués outre-r...).

Ben moi, je ne sais pas faire car le gars évolue sans cesse ...

Quand quelqu'un me demande un plan, je ne m'exécute pas,

si l'athlète a une attitude de consommateur alors qu'il aille dans une grande surface et ce sera moins cher et il en aura pour son argent, il peut être satisfait.

Quand un athlète veut progresser avec moi alors nous allons faire un bout de chemin ensemble, nous échangerons, je ferai un bout de plan dans une préparation générale, au fur et à mesure de l'atténuation de ses faiblesses, les séances évolueront, on passera au plan spécifique par petits bouts. Il m'arrive de ne pas savoir ce que sera la semaine suivante, j'attends souvent les compte-rendus de séances avant de combiner des enchaînements et de définir le dosage (volume, récupération, intensité).

Quelquefois je rigole quand un nouveau me dit: "la semaine idéale c'est mardi vma courte, mercredi récup, jeudi allures variées, samedi vma longue, dimanche longue", c'est qu'en fait une partie du rôle de l'entraîneur est de rompre la monotonie et il essaie de surprendre l'athlète.

Il y a quelques années, je faisais les mêmes séances que mes athlètes pour comprendre ce qu'ils vivaient, c'était aussi un passage quasi-obligatoire, il m'a valu des blessures car je tenais compte de l'environnement de ceux-ci mais pas du mien. Je me battais avec mes horaires de travail et je ne m'adaptais pas à mes propres contraintes. Aujourd'hui j'ai la chance d'avoir un team et beaucoup de retour d'expérience, c'est en quelque sorte de la mémoire collective.

Mes athlètes avaient tous des Polar, alors je m'entraînais avec mon Polar. J'ai eu des gars qui sont passés au Garmin et pendant un moment j'ai "flotté", c'était déconnant, je ne "captais" pas bien leurs séances. Et je me suis mis au Garmin pour voir, quel beau gadget. ! J'ai compris pourquoi ça ne collait pas.

Déjà, le GPS te donne des indications comme allure, kilomètres parcourus, c'est pas mal. Le hic c'est que les gars sont rivés sur l'allure. C'est bête car cela ne tient pas compte de la forme du gars, cela ne tient pas compte du vent, de la chaleur, de la journée de boulot etc ...

De plus si le gars est vraiment sûr que le GPS c'est bien, il oublie qu'il y a parfois des erreurs de 1 ou 2 pourcents; quand tu vises un beau 2h38, cela te donne du 3'45 au kilo avec une erreur de 1% cela fait quand même 2 secondes d'écart, pour un beau 3h30, écart de 3 secondes.

Quand tu sais que le vent peut te décorner les c... il vaudrait mieux doser ton effort en fonction de ce que t'indique quand même le cardio-fréquence-mètre ça éviterait déjà de faire une séance qui va te mettre à genou pour 3 ou 4 jours.

Tiens ça me rappelle que j'ai un gars qui a eu des sensations super pourries à l'entraînement, il m'a refilé ses courbes de Polar. C'est simple j'ai demandé dans la revue ce qu'elle en pensait. Je n'ai pas eu de réponse. Bon j'ai pris mon rôle au sérieux et je n'ai pas comparé mes propres séances à celle de mon gars, j'ai soigneusement regardé l'évolution de ses courbes sur les autres préparation marathon et c'est vrai que même si il y a une chûte de FC qui tourne autour de 7 pulses en 6 semaines, là c'était vraiment trop. Donc de façon urgente j'ai demandé de lever le pied, la forme semble revenue et on verra bien s'il faut remettre des séances dures. Je ne me prononcerai qu'après la prochaine compétition intermédiaire.

Voilà qui illustre un peu mon propos, un entraîneur fait du sur mesure, c'est un artisan. C'est dommage qu'il n'y en ait pas assez car comme à chaque fois les grandes et moyennes surfaces tuent l'activité locale et du coup c'est une partie de "l'humanité" qui disparaît.

Tiens un rappel pour marathoniens: profitez des premiers kilomètres d'un semi pour régler votre allure marathon et visionnez ensuite l'évolution de votre FC. La montée progressive de la FC alors que l'allure est constante donne de bonnes indications pour le marathon dans quelques semaines.


mercredi 10 mars 2010

les équipiers ont du mal à suivre

avoir des résultats en équipe

Quelquefois il m'arrive d'avoir des sacrés coup de blues, je pourrais m'étendre susciter la compassion, ça arrive mais il y a aussi des moments où je reprends du poil de la bête parce que je fais un bilan et au lieu de regarder ce qui me bouffe de l'énergie, je regarde ou bien je devrais dire je contemple ce qui me fait avancer, ce qui me donne de l'envie, ce qui me fait vivre.
La vie n'est pas compliquée, elle est complexe c'est à dire avec de multiples facettes et du côté de ce qui fait du bien et me "booste" il y a toutes les activités qui m'apportent des satisfactions.
Sans chercher à être exhaustif:
courir pour me vider la tête
courir pour m'amuser à me confronter à d'autres par exemple en compétition ou sur quelques mètres à l'entraînement pour "déconner"
les courses sont variées où je me fais plaisir, les 10 bornes, les courses natures, les trails, les cross
il m'arrive de ne pas courir et de coacher; quand les résultats des gars sont bons c'est sympa, quand ils se ramassent il y a du boulot côté coaching et c'est dur pour le gars mais cela peut être un mal pour un bien pour tous les deux
et ...
il y a la réalisation en équipe, et oui, au boulot on a de belles satisfactions. (je n'en parle jamais ici)
il y a les courses en équipe comme dans les cross, où chaque place compte.
il y a le boulot du bureau des associations où je suis membre actif ... et il y en a ... certains pourraient croire qu'il y en a trop, on me qualifie d' hyperactif.

merci à mes amis qui ne courrez pas mais avec qui je construis des réseaux emplis de convivialité. (clin d'oeil à Daniel)
merci à mes amis qui courez avec moi dans les assos, dans mon club la JA Melesse.
merci à mes amis crossmen.
merci à mes marathoniens pour vos performances, pour vos titres que vous partagez avec moi quelques minutes après la course et dont la préparation a été énormément teinte de complicité, de peu de certitude et de beaucoup d'interrogations.
merci à mes amis qui courez avec moi autour des joëlettes dans Dunes d'espoir et Courir avec
merci aux enfants dans les joëlettes pour le bonheur que vous partagez avec nous,
je me souviens encore de chaque fois où j'ai passé la ligne ... c'est une émotion indescriptible et je me prépare déjà à en vivre d'autres sur des trails et même des ultras.

Aujourd'hui je mets en avant une course en relais. Pas besoin de faire de publicité, c'est complet. Au relais de nuit de Melesse qui est organisé par mon club et orchestré par christian Delerue il y aura ce samedi encore beaucoup de convivialité et chacun aura sa place pour que le groupe réalise un résultat. Certaines équipes auront la joie de faire un podium, il y a multiples challenges. Certaines équipes s'en foutent complètement et pourtant elles repartiront avec des lots parce que c'est la tradition, qui une bouteille, qui un fût ... Comme il y a des bénévoles qui ont bossé toute la soirée et un bout de la nuit, d'ailleurs certains bossent depuis plusieurs semaines, et bien je suis sûr que ce sera encore beaucoup de plaisir partagé.

Si des lecteurs de ce blog viennent samedi soir à Melesse, n'oubliez pas de venir me serrer la pince voire me faire la bise pour les filles. C'est bien le net mais se voir en vrai c'est quand même mieux.
Rendez vous à la buvette. Si je me fais payer des coups à boire, je ferais attention à ne pas terminer sous la table !

Voilà j'étais d'humeur à me projeter vers un samedi plein de bonheur. En tous cas ce sera des satisfactions en équipe.

samedi 6 mars 2010

compétitions intermédiaires dans une préparation marathon

Certains de mes athlètes sont entrés dans une préparation spécifique pour un marathon de Printemps.
Les marathons préparés sont :
- Cheverny que j'affectionne car l'organisation autour de christian Hurson est adorable, ce sont des marathoniens au service de marathoniens,
- Paris qui n'a pas du tout la même saveur et constitue une expérience si on veut participer à une grosse manifestation à plus de 35000 inscrits et plus question d'être bichonné personnellement,
- Sénart, Nantes, le Mont St Michel en mai.
Pour ce qui est de la durée de la préparation cela peut varier de 16 à 8 semaines selon qu'on intégre ou non la préparation générale, selon le type de coureur, selon la "sensibilité" de l'entraîneur.
Si vous prenez un coureur qui ne s'entraîne pas l'hiver mais fait juste quelques footings pour s'entraîner alors oui, mettons 16 semaines d'entraînement avec 8 semaines pour le remettre en état avec une préparation générale et enchaîner avec 6 semaines de travail spécifique marathon puis 2 semaines de relâchement pour qu'il soit frais pour son 42,195 km.
SI vous prenez à l'opposé, un gras qui s'est tapé les cross, qui a commencé en décembre avec des cross d'entraînemet et a enchaîné en janvier les championnats, à priori il n'a pas besoin d'en remttre une couche pour la vma mais plutôt des rappels pour l'endurance et le ciblage des allures et des FC correspondantes.
Dans mon entourage, il est très souvent question d'entraînement à la FC mais aussi des séances au chrono. On ne crache pas sur la vma courte, moyenne ou longue suivant le profil du coureur.
On ne crache pas non plus sur les compétitions intermédiaires pour agrémenter les longues semaines d'entraînement.
Cependant il faut utiliser ces courses intermédiaires avec du bons sens.
La planification des séances tient compte de la fatigue de l'athlète. Si on parle fatigue alors on parle récupération.
On dit souvent, telle séance a laissé des traces, sur telle course on a laissé de la gomme.

La difficulté est d'abord de trouver des courses intéressantes à caser dans le planning et il faut aussi souvent refuser une course qui serait mal placée.

Il y a les accrocs qui courent quasiment tous les dimanches, ils sont complètement addicts soit parce que cela fait des années qu'ils font cela et du coup leur entraînement n'est rien d'autre que courir en compétition, soit parce qu'ils sont drogués aux podiums et ne peuvent plus s'en passer soit parce que derrière cela il y a d'autres problèmes.

J'ai des gars qui sont à l'inverse de tout cela, il y en a qui ne veulent pas entendre parler de compétition intermédiaire parce que tout simplement que quand ils s'alignent, suivant la date de la course, je leur demande de gérer l'effort et de ne pas se crâmer avant le vrai objectif qui est le MARATHON.

Donc si à 2 semaines du marathon on leur propose un semi, je dis NON.
si à 3 semaines c'est un semi, je dis oui mais .... fifty/fifty, moitié pour encore travailler le départ du marathon, donc à l'allure marathon et du coup on mesure la dérive de FC. et l'autre moitié vite voire à fond si affinité.
à 4 semaines on peut avoir le même schéma allure marathon puis vite avec seulement 5 km avec le frein, cela dépend aussi du gars.
à 5 6 ou 7 semaines je préfère que le gars se fasse plaisir à fond mais sur 10km. Cela fait l'équivalent d'une grosse séance de vma longue, du coup les semaines suivantes on fait des séances de maintien de vma légères et on se focalise sur les allures autour du marathon.

Dans tous les cas, il faut toujours se rappeler que les compétitions intermédiaires ne doivent pas détourner de l'objectif principal. Mettre toute son énergie sur un semi peut avoir comme conséquence de faire un très beau chrono mais l'expérience a montré que le marathon qui suivait été "moins pêchu" soit pas manque de fraîcheur physique (pas de canne au 36ème par exemple) soit parce que la gnaque avait été mobilisée sur la compétition "d'avant" et du coup plus d'envie de se faire mal