mardi 25 mai 2010

guerlédan ... presque

Lundi de Pentecôte, je ne travaille pas, je suis déjà en déplacement alors dans le train qui m’éloigne de chez moi pour aller gagner ma croûte j’écris comme j’aime le faire à chaque fois que j’ai à panser mes blessures à chaque fois que je pense à mon sort qui est loin d’être triste, ma vie est riche d’expériences, de rencontres et d’aventures humaines.
En tous cas, mon corps se souvient, c’est plus que des courbatures, il y a des muscles qui se rappellent à moi, certains n’ont pas été assez sollicités à l’entraînement pour « crier » de la sorte : dans le haut du dos pas loin de la nuque, sur le devant des cuisses, les adducteurs, tout à l’heure en descendant des escaliers avec ma valise pas mal chargée, cela me rappelait mes premiers marathons où je voulais descendre à reculons.

Samedi soir, des Rennais, Franck, Jeanlou et moi sommes allés chez le morbihannais Michel Le Mercier alias momo.

Ce dimanche, c’était une très belle journée commencée très tôt, premier réveil 4h00, je me dis : « c’est trop tôt, rendors toi !». Un peu de patience et nouveau coup d’œil au réveil, Jeanlou respire fort, des mauvaises langues pourraient dire qu’il ronfle, en tous cas, puisque je suis éveillé, au moins moi je ne ronfle pas moi, pourtant j’ai du mal à respirer, une rhinite allergique commence à m’agacer (allons ne cherche pas des excuses à l'avance); il n’est que 4h30, dodo encore STP! Ah les nuits d’avant course, c’est toujours pareil, on dort peu et un rien nous maintient dans un état de semi-sommeil semi-veille.

Heureusement, la pasta party était « maison » c’est à dire que c’est la famille Lemercier, Christelle, Michel et Morgane qui nous choyaient avec des tagliatelles et une sauce à base de saumon ; après la fin de la finale D.Milito-Bayern, rappel Club bavarois 0 Milito 2 buts, nous nous sommes vite mis au lit, donc en gros 23h30-5h30 ça fait bien 6h de sommeil, c’est déjà pas mal.

Bon ce coup-ci, je regarde le réveil, il affiche pile 5h30, je saute du lit, motivé, Jeanlou émet un son qui me fait constater que lui aussi est éveillé, plus tard il dira que le coach a ronflé, cherche t’il des excuses pour la course à suivre ?. Le coach descend pour le petit déjeûner. Très rapidement momo l’autre coach, celui de Noyal-Pontivy arrive à la cuisine et franck aussi car il est déjà d’attaque.

Quand nous quittons la maison le soleil est déjà au dessus de l’horizon, il n’y a aucun nuage, la température est celle d’un matin d’été, cela nous promet de belles vues sur le lac.

Vraiment ce devrait être une belle journée, je suis concentré, je n’ai pas emporté d’appareil photo, j’ai décidé d’être à 100% dans la course, pas à traînasser et à me mettre hors délai, l’année dernière nous avons terminé ensemble, Jeanlou, Patrice et moi après environ 9h20 d’effort, cette année c’est chacun pour soi et aucune excuse pour personne, chacun donnera le maximum.

Nous passons chercher des copains de Momo de son association ADN, Gilles d’abord puis Denis. Nous sommes très en avance sur le lieu de départ, on aurait pu dormir une demi-heure de plus, l’organisation offre un café à tous ceux qui sont là avant le départ, c’est sympa et pas de refus.

Les copains de la diagonale arrivent, Daniel, Michel et Lolo, ce dernier sarcastique me lance: « le charlie qui boit déjà du café qui va le déshydrater !», « pas faux », je me dis, mais … je garde secret des réflexions que je me fais sur nos habitudes « plaisir » plutôt contre-performantes.

Nous saluons quelques bretons du monde du trail, mon club est plutôt présent sur les courses sur route mais je suis fier de montrer mes couleurs car il y a aussi des trailers au JA Melesse, de plus il y a ceux que je rencontre quand je suis Dunes d’Espoir ou bien Courir-avec.

Des débutants sur le long nous donnent le nonjour et nous posons pour une photo, il y a les gars d’ADN, ceux de la JA Melesse et des copains qui s’entraîent à Cesson le midi avec nous, des potes de Bruno Rageau, les bleu-bites pas fiers sont Tango et Jipi. La seule chose vraiment qu’on a fait pour eux c’est de les avoir suffisamment effrayé pour qu’ils ne partent pas à fond et se retrouvent minables sur la fin.

Le speaker nous demande de nous rapprocher pour les consignes de courses, les rvitaillements autorisés ne sont que ceux de l’organisation, il y a 3 ravitaillements boissons et solides au 19ème, 31ème et 49ème, un point d’eau est ajouté au 41ème, il n’y a pas de barrière horaire mais possibilité de couper au 49ème pour revenir en seulement un kilomètre au lieu des 5 de la dernière partie. En fait c’est si on considère que le trail fait 54 km. La réalité c’est que le trail de Guerlédan, on aime, on y revient et on ne sait jamais vriment combien il y a de kilomètres. C’est toujours la même chanson, il y a des gars qui ont un gps, qui n’étant pas très lucides zigzaguent et à la finale ils annoncent fiers ou déçus qu’en fait leur Machin a trouvé 58km.

De toutes façons, je m’en fiche car je ne fais pas de photo alors je pars à mon rythme de course, sans me griller mais quand même je veux faire un temps correct ou bien une place au scratch tout aussi honorable. Mêm qu’avec jeanlou nous nous battrons chacun pour enrhumer l’autre !

C’est le départ, je suis au milieu du peloton mais je trouve que ça ne va pas vite, ce n’est pas grave, je me dis que quand on part pour à peu près 8h ou juste en dessous de 9h on n’est pas à quelques minutes sur les premiers kilos sur le plat. Je m’amuse à regarder autour de moi, je vois les copains momo, franck. Jipi, ne cesse de me dire qu’il a compris la leçon et part très doucement. Combien de fois lui ai-je dit : « on a toujours l’impression que c’est facile alors on se met dans le rouge très tôt »

Ca y est, nous quittons le chemin de halage pour entamer la première montée, celle-là je la connais car nous l’avons grimpée à l’entraînement il y a quelques semaines. Je m’adresse à Franck : « voilà franck, sur le plat je pouvais rester avec toi un peu, maintenant dans la grimpette, si je cours je suis d’emblée asphyxié, c’est là que nous nous disons au revoir et on se voit à l’arrivée ». Franck fera 7h11, il était déjà douché quand je l’ai vu à l’aire d’arrivée. Son Garmin affichera 56,61 km sur GTC alors que le Sportrack trouvera quant à lui 57,81 km.

Agréable surprise, nous n’allons pas jusqu’en haut de la côte gravie à l’entraînement et tournons rapidement sur un sentier à pente douce, je suis content et du coup je décide de ne pas marcher car je suis même en capacité de parler à Momo.

Pendant un bon bout de temps, je suis au niveau de Momo, Jeanlou est loin devant à mon avis, nous avons des descentes très agréables sur des terrains mous et je me sens aérien, je me dis sans cesse : « souffle bien en descente pour aider à ne pas crisper et ne pas commencer à casser tes fibres des cuisses ». Momo et moi partageons cet avis, c’est un moment de course agréable, dans certaines descentes il y a la place pour doubler alors je me fais plaisir à glisser c’est à dire poser les pieds sans choc juste en déroulé tout en restant souple et en allant un poil plus vite que les autres.

Momo décide de partir et d’aller voir Jeanlou, je lui donne mes consignes : « quand tu le rattrapes, vu qu’il est parti trop vite, tu lui ch… dessus et si je le passe je le méprise ». Momo fera 7h56.

Puis vers Gouarec, ce n’est plus le même décor, les sentiers ombragés cèdent leur place à des chemins, la traversée des landes de Liscuis en hauteur offre de belles vues mais la chaleur commence à me cogner sur la tête, j’ai beau avoir une casquette à rabat, elle a beau être mouillée, je ne suis pas bien du tout. Patrice me double dans la montée des landes. Cela ne fait pas encore deux heures de course et j’ai mal à la tête d’avoir si chaud, « boullie », c’est le terme qui qualifie le mieux ma tête. Nous passons par une descente un peu ombragée ce qui est la promesse que le ravitaillement n’est pas trop loin puisqu’il est avant le passage sur la passerelle donc au niveau de l’eau (contraire de hauteur). En fait je me souviens qu’avant la traversée de la Nationale il faut se taper une très longue route en pente douce qui longe la N164, cette route nous amènent à Bellevue. Déjà sur cette partie où on n’est pas encore à deux heures de course, il y a des trailers qui se transforment en marcheurs.

L’air de rien, ce n’est pas un plat pays, en à peu près 19 km d’après le parcours de l’organisation et 20,8 km d’après le GPS de franck, nous avons cumulé 687m de dénivelée positive d’après mon Polar.

Au ravitaillement, je recharge la poche à eau à raz bord, cela fait 2 litres, j’ai encore en tête le souvenir de l’idée d’abandon à cause de ma tête-bouilloire alors même si le prochain est à peine 12km, je préfère en avoir plus que pas assez. Pas beaucoup de temps perdu, Jeanlou avait dit qu’il ne perdrait pas de temps, je tope et note seulement 5’ c’est bien. Le gars Mathieu ne sait pas qu’il me sert de lièvre à distance.

Quand je repars c’est bizarre pendant très longtemps j’entends dernière moi quelques coureurs, la pause m’a complètement ragaillardi, j’ai un très bon rythme et je suis vigilant car je connais ce passage et l’année dernière je me suis pas mal cassé la figure en tapant dans des racines ou des cailloux. C’est la partie du trail la plus roulante, c’est sur le bord du lac, il y a très peu de bosses, je m’enflamme, là je déconne, je me vautre et comme à chaque fois, il y a le côté qui bute et l’autre côté qui se contracte en réaction à la chûte. Ca fait mal, ce n’est pas le choc car il est très faible mais c’est le muscle qui est très dur comme lors d’une crampe. Les traileurs qui me dépassent me demandent s’il faut appeler les secours, « pas du tout » leur dis-je et dans ma tête : « des gamelles j’en ai pris des plus sévères et je me suis relevé ». La reprise à trottiner est douloureuse, je reprends petit à petit le rythme et me met de temps en temps en marche rapide pour éviter les chocs et pour « sentir » les muscles s’allonger, s’étirer sans douleur.

Sans GPS, je sais que bientôt je serai à l’anse de Sordan et c’est là qu’il y a un troquet où nous avions bu un coup à l’entraînement, c’était bière pour les copains et coca pour moi parce que j’avais mal au bide. Euphorique, je dis à tous les trailers autour de moi qu’il y a une plage et un troquet bientôt. Une fille me demande s’il y a des glaces, « sans doute » lui dis-je mais je pense que c’est contraire au règlement que de consommer hors ravito. De toutes façons, elle n’a pas emporté d’argent.

Enfin, le fameux troquet apparaît face à moi, je me dis que j’ai parcouru 5km, bouh, pas terrible l’allure, je croyais que j’allais vite en fait je calcule à la louche, 44’ pour 5km, ça fait du 7 et demi. Tant pis, le ravito, le vrai est normalement 7 km derrière donc ça devrait faire moins ‘une heure. C’était calculé sur la base des informations données dans le Ouest-France du samedi. Juste après le calcul je dépasse deux connaissances Rachel et Laurence, elles sont en train de dire : « dommage, … » , je demande si c’est la chaleur qui est trop dure, Laurence me dit que non ça ne va pas du tout et m’encourage : « vas y charlie ». Bon je continue mon chemin et vais commencer à pas mal marcher car quand on quitte le bord du lac, il y a des montées sur chemins carrossables qui paraissent infinies, tout le monde marche, de temps en temps je me met en marche rapide et arrive à aller beaucoup plus vite. Quand il n’y a plus de cailloux qui pourraient me faire trébûcher, j’essaie de me mettre en état « absence » c’est à dire que je dis à mon corps : « maintenant tu es en mode automatique ce ne sont que les mêmes cycles qui se répètent » et je tente de sortir mon esprit de ce corps en mode « veille-automatique » j’essaie de me projeter de trois-quarts devant et je regarde l’autre répéter ses gestes automatiques. La peinibilité a disparu puisque l’esprit qui est celui qui reçoit les signaux du corps qui endurent n’est plus là il est juste à côté. Cela ne marche pas bien cette affaire, l’esprit revient très vite car en fait, le profil n’est pas régulier, il y a des virages, il y a des légères montées mais aussi des légères descentes. Tant pis, je ne fais pas beaucoup d’économie de « mental », après tout à part la chaleur il n’y a pas tant de difficultés. Les petits encas personnels sont de temps en temps un autre moyen de s’évader. Pour ne pas ingérer que du sucré, j’ai bien sûr les « tuc » mais aussi quelque chose de très peu connu, les prunes séchées sucrées-salées vietnamiennes, j’en prends une par heure et je n’en ai pris que 8. Quand je prend le sachet qui les contient, je compte et cela me donne une idée de ce qui me reste à endurer.

Pas question de traîner, je continue de minimiser les moments de marche lente et je double quand je fais de la marche rapide. Dans un passage lent, je constate quand même que je suis cuît, tanguy me rattrape et nous échangeons un peu.

Dans cette phase, un epu au dessus du lac, j’ai l’illusion d’avoir doublé et doublé et j’arrive à la montée le long du barrage, je suis très content et confiant car le ravito est derrière, je me souviens c’est à Mûr de Bretagne. Au moment d’appuyer pour grimper la première marche, j’ai une crampe terrible à l’adducteur gauche, je m’assois sur la marche, je tends la jambe c’est terrible, je la plie c’est également très douloureux, je change de fesse d’appui et c’est l’adducteur droit qui crampe, j’ai les deux adducteurs qui me font horriblement mal. J’essaie de m’accroupir c’est pire. Je souffle fort pour me calmer, ça diminue et je commence à masser les deux muscles douloureux. Pas mal de trailers que j’ai doublés me demandent s’ils peuvent faire quelque chose, « non, merci » leur réponds-je et certains ont l’air mal, je les réconforte en leur disant que le ravito est derrière le barrage.

Ma montée se fait marche par marche, je fais attention à présenter mon genou et mon pied aligné à la verticale, j’appuie sur ma cuisse bien perpendiculairement pour ne pas solliciter l’adducteur. Ca passe !

Au plus haut de la montée, je m’aperçois que le ravito est très loin, je recommence à trottiner dans la descente.
Avant le ravito il y a une partie bitûmée alors je prends une foulée facile et double les traileurs qui étaient passé lors de mes crampes, je les taquine en disant : « je vais tout boire et ne rien vous laisser au ravito ».

Même attitude qu’aux autres pauses, je remplis ma poche à eau complètement et je repars. Toujours la même envie d’y aller juste après de longs moments de doute, c’est dingue cet effet ravito, en fait cela donne à chaque fois un objectif intermédiaire et une fois attends il y a un sentiment de réussite et on repart « plus fort ».

Pour continuer, il y a un passage à l’ombre en descente puis nous atteignons un centre de vacances où j’avais passé un WE avec mon association courir à st grégoire il y a dix ans. Juste après le passage sur le parkig du centre de vacances commence une longue traversée au soleil de ce que nous appelerons le pré, il faut passer dessus ou dessous des fils electriques, ça ce n’est pas trop embêtant, par contre d’être en plein cagnard, cela m’a occis. Depuis le ravito j’étais en compagnie d’une feminine bien régulière, c’est presque un pléonasme, sur les descentes nous étions à la même allure et sur les montées légères je continuais à courir alors qu’elle marchait. Dans le pré, elle est passée devant et puis, je ne l’ai vue qu’à l’arrivée elle a fait moins de 9h00 alors que pour moi c’était le début de la chûte de l’allure.
Le passage dans le pré m’a occis et je savais que c’était bientôt le début des passages les plus durs du trail.
C’est à partir du moment où nous avons quitté le bord du lac, que nous avons enchaîné des montées et des descentes avec des vues magnifiques. Ces montées, je les abordais avec de moins en moins de force musculaire, là je sentais mon « surpoids » c’était démotivant, de plus j’appréhendais le passage du rocher de Trégnanton où l’année dernière j’avais de terribles crampes et j’étais passé en rampant tantôt sur le ventre tantôt sur le dos, au judo on appelle ça la crevette.
Cependant, j’ai eu la surprise de passer l’endroit tant redouté et je constatais que le chemin me faisait descendre vers le lac, signe que j’approchais du ravitaillement.
Cette descente je la faisais tranquillement en déroulant pour ne pas casser un peu plus mes quadris et me projetais déjà sur la dernière descente vers bon secours. D’après la carte dans le journal, le dernier ravito était au 49ème et la fin au 54ème, je me souviens que l’année cette dernière partie m’avait semblé très courte comparativement à la partie entre Mûr et Bellevue.
Arrivé au niveau du lac, je me suis interrogé pour aller me rafraîchir, il y avait des jeunes qui plongeaient depuis un ponton. Puis, j’ai vu une carte du Lac avec le fameux point rouge, « vous êtes ici ». Misère de misère, j’étais loin de Bellevue, je ne comprenais pas. Un gars de l’organisation s’est rapproché et m’a dit : « au GPS il paraîtrait qu’il y a 58 km, ceux qui sont passé ici affichaient 48km donc si vous marchez et en plus la partie qui vous attend est dure, avec de la caillaisse, ardoise, carrière de bellevue, il doit vous rester environ deux heures et demie ». J’ai dit tant pis je n’ai pas envie d’attendre dans un minibus une plombe alors je continue le trail. La dessus, il m’a proposé de partir de suite car nous n’étions qu’à 5 minutes du village. En effet quand on fait par la route et en véhicule motorisé, c’est rapide.
Voilà le fin mot de mon histoire, je suis monté dans la navette car après 8h de trail, ça me faisait ch… d’arriver 10h30 et l’année dernière il n’y avait même plus de bière après 9h20. De plus pas de Jeanlou en vue, je n’aurais pas l’opportunité de le doubler. Dans ces cas là, tout ce qui passe par la tête est bon pour justifier un abandon.
Je suis arrivée sur la ligne et j’ai déposé mon dossard pour qu’il sache que j’étais hors course, c’est très embêtant pour un organisateur qui croit qu’un gars est encore sur le parcours alors qu’il est rentré. En effet, des gars se sont arrêtés à leur camping-car qui était sur le bord du parcours, c’est une invitation quand il fait chaud de ne pas repartir mais s’ils ne préviennent pas l’organisation cela peut entraîner des recherches inutiles.
Bon après ça, mon ami jean-paul couétil coach à l’EAPB m’a offert une bière, j’ai vu arriver des gars que je connaissais, Gilles alias Gillinc en 8h40, dans sa préparation il a fait un truc que je n’aurais pas fait et cela ne l’a pas pénalisé, Patrice est arrivé juste derrière. Michel qui avait bouclait la digonale cet automne en 38 heures devait être très abîmé parce qu’il a déclaré : « la réunion c’est dur, mais là, aujourd’hui j’ai plus souffert ». Comme quoi après avoir eu la cabôche bouillie, on peut dire des choses surréalistes : « Guerlédan fait plus souffrir que la diagonale des fous ». Lolo et un autre vieux trailer sont arrivés au delà des 9h00. J’ai aussi rencontré des gars qui ont abandonné. JeanLou est arrivé au bout de 9h40. Evidemment il avait les mêmes mots : « c’est n’importe quoi, il ne faut pas venir avec une préparation de mickey … pas de plaisir » j’aurais dû l’enregistrer l’année dernière et j’aurais eu la trace des mêmes propos.

C’est bizarre, mais moi qui ai abandonné, je ne suis pas si mécontent de mon trail.
Au lendemain du trail de Guerlédan non accompli, mon corps se souvient. Il est passé une journée et je sens le début de la récupération, hier je doutais que je pouvais recommencer un ultra-trail et là, alors que je boucle ce papier, je suis tout simplement bien. Prêt à recommencer, peut-être différemment, mais oui, je le referai.


lundi 17 mai 2010

dépassement ou accomplissement ?

Jérôme a le don de susciter la réflexion sur le sens de mon engagement dans la course à pied et bien au delà de la simple recherche de performance. Dans ses derniers commentaires il demande assez simplement quel a été le chrono du marathonien et de façon tout aussi simple : "que devons nous chercher le dépassement ou l'accomplissement ?".

A la première question, la réponse est immédiate, c'est un temps brut 2h50'37.

La deuxième question est celle qui va nécessiter un plus long développement.

En liminaire, j'évoquerai quelques athlètes que j'entraîne, il y a, vous vous en doutez, des profils très variés et cela aboutit à des motivations bien différentes dans la pratique de la course à pied.
Il y a celui qui ne cherche pas un accomplissement de soi. Il y a celui qui ne cherche pas à se dépasser. Il y a celui qui croît qu'il atteindra son accomplissement s'il se dépasse et celui qui s'est peut-être dépassé et n'a pas atteint son accomplissement.

Parmi ceux que je n'entraîne pas, il y a des athlètes qui ont faim, faim de gagner pour eux et pour subvenir aux besoins de leurs proches. Il faut intégrer cela à notre réflexion.

Parmi ceux qui n'ont pas faim, il y a des coureurs qui croient qu'ils ont des capacités limitées et leur motivation est de participer à une course qui leur paraît inaccessible alors terminer c'est déjà se surpasser.
Dans mon club, des débutants arrivent en début de saison, ils veulent courir avec les expérimentés avec les conseils des entraîneurs et petit à petit ils se décident et participent à des épreuves locales. Au tout début, juste alterner course et marche c'est déjà se surpasser.

Passons aux athlètes qui prennent une licence sans savoir pourquoi ou peut-être juste parce que chez nous c'est naturel d'être suivi par un entraîneur formé au club et diplômé par la FFA hors stade. Au départ moi-même je ne savais pas trop quel était mon objectif. J'ai pris ma licence car je trouvais ça complètement naturel d'être dans le club de mon entraîneur Christian Delerue. Il n'était pas question d'accomplissement mais sans doute de façon floue, je cherchais un dépassement, cela se concrétisait par la volonté de faire des chronos. Est-ce lié au besoin de prouver qu'on existe au travers du regard des autres ? Nous avons souvent besoin de repères comme des notes à l'école; des records en compétition nous placent quelque part sur une échelle et ceux qui rêvent d'absolu peuvent chercher à atteindre le sommet d'une hiérarchie, être le premier de la classe le patron du peloton, le président de ceci voire le président de la République.
On va monter sur un estrade, un podium, les autres nous verront nous applaudiront.

Un athlète de haut niveau voudra devenir champion du monde. Un athlète de niveau national voudra faire les minimas. En fait, tant qu'il y a de l'espoir, on veut se surpasser, pour être meilleur que celui d'à côté et déjà meilleur que soi-même.

Faisons un bref résumé en ne gardant que le marathon qui est le symbole du surpassement pour beaucoup.

Pour cette année sportive commencée le 1er septembre 2009, je retiendrai :
- Karim Atiki au marathon de Berlin fin septembre 2009, il a battu son record personnel 2h36'56 au lieu de 2h38'27, je ne crois pas qu'il a considéré s'être surpassé et pourtant il en avait envie mais ce ne fût pas un accomplissement, sa peformance l'a décu, d'ailleurs il veut y retourner et claquer un nouveau chrono.
- Thierry Collen et Bruno Rageau sont à mettre à part, ils sont coureurs, certes, ils ont amélioré leurs records tous les deux à Reims, thierry en 2h54'16 et bruno en 3h17'31. Ils sont à part parce qu'ils doivent s'entraîner pour eux alors qu'ils ont des gars à suivre et cela leur prend beaucoup de temps et d'énergie. Pour eux qui sont plus tournés vers les autres, c'est difficile de se surpasser car cela veut dire qu'on est centré sur soi le temps de la compétition mais nous savons que la préparation avant la compétition est aussi importante alors que leur nature est centré sur ceux qu'ils entraînent. En tant que coach de coaches je dois trouver le dosage et le moment très précis qui permet de séparer l' athlète de l'entraîneur. Tout le temps qu'ils resteront compétiteurs cela sera compliqué.
- Alain Martin avec seulement ses quatre séances par semaine a encore réussi à battre son record lors du marathon de Reims en octobre 2009, c'est aussi quelques minutes mais c'est quand même difficile de faire 3h18'42, je me rappelle qu'il n'y a pas longtemps au championnat de Bretagne de cross, alain était arrivé quasiment dernier et avait vu passer les champions qui lui mettaient un tour. Alain vient de passer vétéran mais il est encore de ceux qui vont aller chercher les secondes à l'entraînement. Même s'il vient de faire une sortie trail avec mes copains, je ne lui conseillerai pas de devenir comme nous "les vieux".
- Cédric Faucon qui nous a fait une performance énorme 2h35'38 au marathon de Paris, il a été au taquet de bout en bout et du coup son ami lolo s'est surpassé pour ne pas se faire bouffer par le jeune, ce qui a abouti aussi à un record personnel pour le vétéran 2h33'57. Dans la bouche et dans la tête de ces deux là il n'est nullement question d'accomplissement mais tout simplement ils veulent être devant, gagner, gagner des places, gagner des secondes et des minutes et pour cela ils cherchent le dépassement... de soi, cela va de soi.
- Olivier Bersot, première licence premier marathon avec le club à Reims et ... pas top, pas grave, première saison de cross, départemental et régional en Bretagne, il apprend la modestie du débutant crossman et au printemps il claque son record personnel 2h54'13. En regardant ses chronos, ce qui en ressort c'est que le garçon a super bien optimisé sur le marathon et il va falloir qu'il se dépasse sur 10km et sur semi. A ce jour il n'a pas encore engrangé de chrono officiel sauf sur marathon.
- Christophe Treuil blessé cet hiver a repris le chemin du marathon et à Sénart il a couru la distance sans faire de performance notable, nous savons qu'il est capable dans un futur proche de tout donner et qu'il faut aussi être patient.
- Bruno Charles et moi devons avoir une discussion sur comment il a vécu les dernières semaines avant le marathon, nous savons que ce n'est pas l'envie qui manquait mais l'environnement de son marathon était très personnel et il est des choses dont on n'a pas envie de relater sur un blog "public".
- Anthony Davoury a eu sa dose de patience car depuis un an il n'avait pas réussi de marathon, son chrono datait de La Rochelle 2008, suivaient Poitiers et Reims "moyens" et au marathon du Mt St Michel il avait un double objectif, battre son record et faire le temps de qualification en sénior c'est à dire 2h45'00. Il a bien battu son record personnel mais le vent l'a empêché de concrétiser un bel entraînement. pour quelques cinquante secondes. Nous l'avons déjà dit, plusieurs minutes ont été ajoutées à pas mal de chronos (johnny et franki en 2h36 et 2h37 alors qu'ils visaient en dessous de 2h30) ce qui fait croire que pour Anthony, la prochaine fois sera peut-être la bonne.
- Benoît Blanchard a été à la source de mes dernières réflexions, mais j'attire votre attention sur le fait que benoît est un ancien excellent compétiteur de marche athlétique, ce qui amène au geste technique et bien sûr le ressenti de la foulée "parfaite" , pour benoît le surpassement revêt automatiquement un caractère différent des autres, la boucle est bouclée, nous avons commencé par Karim qui était judoka qui du coup est un crossman et il sait toujours s'arracher dans la boue puis sur le bitûme et nous terminons avec Benoît "serein" qui avoue ne pas être bon en cross mais qui à mon avis est attiré par la course "accomplie" ce sera un prochain marathon.
Peut-être que si vous cherchez bien vous découvrirez un message envoyé à certains qui ne sont pas dans ce bilan de marathon, je suis pour que ceux qui peuvent encore se surpasser ne fassent pas semblant ... J'ai aussi des amis qui cherchent des course accomplies, nous en parlerons de vive voix dans la vraie vie.
Jérôme, puisque tu me lis, je te réponds personnellement: "cherche encore le dépassement !"

mercredi 12 mai 2010

harmonie

Musique:
Quand une corde vibre et on entend une note Do, il y a beaucoup de Do, un peu de Mi et un peu de Sol. Quand je plaque un accord à la guitare, si c'est un Do Majeur, il y a les notes Do, Mi et Sol. Il peut y avoir plusieurs Do, c'est à dire des multiples en terme de fréquence.
Que ceux qui n'aiment pas la chanson de Maurane Prélude Bach passent directement à la suite, les autres sachez que Glenn Gould a été un brillantissime pianiste, écoutez les premières notes ...
vous serez comme Maurane et moi, enchantés.
il y a du Do, il y a du Mi et du Sol, c'est le clavecin bien tempéré et Bach, c'est avec Mozart ... source de mes plaisirs musicaux. C'est quelque part une équipe qui perdure alors qu'ils n'ont pas vécu à la même époque.

Dès que je suis content, que je savoure un moment agréable, que j'éprouve du plaisir, que je suis fier me vient à l'esprit l'harmonie.
Content des performances de mes athlètes sur leurs courses, leur marathon, leur 10km, leur trail, notez quelques singuliers, c'est en rapport avec le caractère unique de l'événement.

Content de son comportement même si la performance sportive n'est pas mise en avant, c'est difficile pour un extérieur à la course à pied d'appréhender ce que représente un chrono sur une distance mesurée comme un marathon ou un 100km.
C'est difficile de saisir que sept minutes de plus par rapport à l'objectif initial, c'est déjà une victoire et même une performance extraordinaire quand on intègre la composante météo, la chaleur (Mont St Michel 2003,2005, 2006 ...), le vent (Mont St Michel 2010).
Du plaisir par exemple quand un athlète arrive à communiquer son entière satisfaction d'une préparation réussie couronnée par une compétition qui "frôle" la perfection.
La fierté d'avoir des enfants qui se construisent et font déjà des bilans intermédiaires qui suscitent l'admiration, pas parce qu'ils ont réussi avec les critères classiques de la société comme les diplômes, les mentions, les postes de cadre, les revenus mais avec des valeurs que nous partageons telles l'amour du travail bien faît, ne pas avoir de regret, le respect de nos aînés, le respect de ce qui nous entoure comme cette bonne vieille terre, l'eau, l'air, les végétaux, les animaux, la vie en somme.

Tout ceci m'amène à l'harmonie.

Des évidences que j'aime à me rappeler et à partager: l'harmonie fait penser immédiatement à la musique. La musique est concrètement de la physique où justement des fréquences entrent en résonance mais au delà de la physique c'est ce que nous ressentons qui se met à vibrer qui nous amène et nous fait repartir plus fort.

La course à pied peut être réduite à une activité sportive qui à force de répétitions amène l'athlète à son meilleur niveau. Cependant, si on fait un focus sur l'efficacité des plans d'entraînement, il y a ceux qu'on retrouve un peu partout dans les magazines, les sites Internet et il y a ceux qui ont été élaborés de façon personnelle.
De plus il y a les directives sur une séance donnée et l'entraîneur qui a une idée en tête et ne la dit pas toujours. Il y a des commentaires de séances qu'elles soient "vues" sur place ou à distance grâce aux moyens modernes de supervision utilisant les télécoms.
L'harmonie revient me "hanter" et j'ai des indications comme la dernière lettre de Benoît ou des simples coups de fils d'autres garçons comme cédric, lolo, karim, oliv ou bien des coureurs devenus amis que je voie très souvent au stade à Cesson-sévigné ou à Melesse, ceux-ci font des choses en même temps que moi, par exemple courir nu-pied sur la pelouse du stade et il y a retrouvailles entre les capteurs du pied et l'herbe, le sol.

Dans le flou de l'agrégation de toutes ces informations, de toutes ses discussions, des sentiments exprimés ou non, je finis par percevoir cette harmonie, c'est à dire que j'émet des lignes directrices, elles sont interprétées puis concrétisées sous forme d'une ou des séances, il y a un retour d'informations, au début cela tâtonne, on sent que quelque chose se passe puis à un moment donné tout entre en résonance, tout est conforme à ce que l'on peut faire ce jour là avec l'état du moment.

La résonance c'est pour utiliser une expression devenue très précise "pile poil" égalité entre ce que l'on voulait et ce que l'on réalise, l'effet est démultiplié, il y a "accumulation d'énergie".

Pour moi l'harmonie va plus loin, c'est encore de la physique, aussi de la musique et quelque part de l'art: c'est quand plusieurs fréquences différentes sont associées et le résultat est plus qu'une addition c'est ... du bonheur, on pourrait voir un feu d'artifice.

Que ceux qui veulent progresser avec moi sachent que la préparation physiologique est évidemment une base fondamentale mais que la recherche de la séance parfaite, de la course parfaite nécessite qu'on ne se crispe pas qu'on aille chercher l'amplitude et par moment rien que de courir plus souple c'est déjà faire un pas vers la perfection. J'écris bien un pas vers et non une bonne partie du chemin. Benoît a dû courir un moment "serein" et c'est celà qu'ensemble nous avons cherché depuis quelques marathons "ratés".

En tous cas, que des athlètes que j'entraîne arrivent à saisir ma "philosophie" cela ressemble à ce que je vis quand un de mes fistons se pose des problèmes sur le sens de sa vie et que je l'aide à comprendre qu'il a les billes pour en faire une vie riche, pas en sonnant et trébuchant mais en rencontres, en partage et en progression à plusieurs.

Mon engagement dans la course à pied me coûte énormément d'énergie mais du strict point de vue entrées sorties c'est rentable car à la finale, en tant qu'être humain poly-actif, j'ai le sentiment que je progresse dans beaucoup de secteurs simultanément grâce au fait que le coaching sportif est riche d'enseignement et que cherchant cette harmonie, je commence à récupérer les fruits de mon investissement y compris dans mon activité professionnelle et bien sûr au niveau de mes relations personnelles et "privées".
Dans ces moments, je me dis: "merci à tous avec chacun vos différences et ce qui nous rapprochent, merci la vie"

lundi 10 mai 2010

benoît au marathon de Marseille devenu le Mont St Michel

lien vers ouest-france
cliquez sur le lien pour voir l'arrivée de benoît avec son copain de club andré Sicot qu'on ne présente plus en Bretagne ni dans le milieu des marathoniens de niveau national.

benoît m'a écrit une lettre, je vous la met telle quelle, peut-être arriverez vous à imaginer mon émotion quand je l'ai reçue ce matin:

Bonjour Charlie,

J’ai été pris dans l’enchaînement des événements hier, je n’ai pas eu le temps de t’appeler. Voici avec un léger décalage un rapide résumé de ma course :


Après avoir pris le petit déjeuner avec Thierry Collet, et après avoir échangé nos stratégies respectives, je me suis retrouvé sur la ligne de départ du marathon très serein. Pour la première fois, au départ d’un marathon couru « en perf », le cœur était à 85 à l’arrêt, alors que d’habitude, c’est plutôt 120-130… Bon signe. D’ailleurs, tous les signaux sont au vert, la gestion d’avant course a été, une fois n’est pas coutume, parfaite.


Je pars tranquille, la côte de départ est assez sensible, je fais en sorte de contenir la montée des pulses. Je suis rapidement agréablement surpris par la FC, elle reste à 160-161 pour une allure plus que correcte, voire un peu rapide (mais le vent était favorable en tout début de course). A compter du 8ème, je commence à sentir le vent, je suis bien, je surveille la FC, tout est OK. J’accroche un petit groupe, ça va un poil vite pour moi, je finis par raisonner les deux gars qui se relayaient devant, je suis à 161-162 quand je suis abrité, et la FC monte à 164-165 quand je relaie. Il faut en permanence rester vigilant, car le cardio monte vite si on relâche l’attention. Nous nous relaierons efficacement jusqu’au 16ème à 4 coureurs. Un des membres du groupe décroche à ce moment alors que c’est lui qui prenait les relais les plus longs et les plus vigoureux (je l’avais mis en garde deux fois…). Il finira en 2h59’. Nous sommes 3, on se relaie bien, je vois la FC qui commence à dériver légèrement, rien de grave, mais il faut bien se battre contre le vent (je suis maintenant à 166-167 quand je relaie, et à 161 quand je me cache, avec l’impression de piétiner…). Nous passons le semi en 1h23’40’’ (de mémoire, je n’ai pas les temps sous les yeux), étonnant vues les conditions… Nous continuons notre ballet de relais, mais vers le 24ème, l’élastique casse, et mes deux camarades lâchent, ils finiront en 2h52. Je suis désormais tout seul, et je vais alors progresser de groupe en groupe, le vent est usant et ne me laisse aucun répit. Le temps au kilo devient forcément moins bon, puisque je ne peux plus jamais m’abriter, et les groupes que je rattrape vont beaucoup moins vite que moi… Je me sens vraiment fort, et une pointe de frustration apparaît quand je vois les secondes concédées au vent alors que je suis bien. J’arrive au 32ème, cela devient plus dur, je me souviens de tes mots, qu’il faut surveiller l’allure, et ne pas céder, relancer, maintenir le rythme autant que possible. J’y suis. Le marathon commence. Un début de crampe au mollet gauche au 34ème : un cachet de sporténine règle le problème sans même avoir à ralentir. Même scénario au 36ème, je ne serai ensuite plus embêté par les crampes. Un peu avant le 37ème, je rattrape Dédé Sicot, il marche au bord de la route, je lui hurle (et encore le mot est faible) : « mais bordel Dédé, qu’est-ce que tu fous ? Allez Dédé !!! ». Et je vois qu’il se remet difficilement à courir, mais je le dépose. Et puis, un peu plus loin, j’entends les « Allez Dédé ! » juste derrière moi, il fait la jonction juste au niveau du virage à Beauvoir, nous sommes ensemble pour les 4 derniers kilomètres. Dédé va m’être d’un soutien inestimable, il m’engueulera à son tour, en me disant : « arrête de regarder ta montre, maintenant tu t’en fous, tu cours et c’est tout ! ». Il m’abrite du vent de côté, maintenant moins pénible toutefois, il me force à maintenir l’allure, je constaterai après l’arrivée que la FC est montée jusqu’à 173, signe que j’ai bien géré ma course. Les deux maillots de la JA Melesse unis dans l’effort attirent les encouragements qui me portent, le 41ème km est interminable, alors que le dernier kilo est un véritable bonheur, je parviens enfin à relancer, à monter à la hauteur de Dédé, à lui passer devant, il s’efface, mais je l’attends pour que l’on franchisse la ligne ensemble la main dans la main. Merci Dédé !!! Il me remerciera de son côté de l’avoir bousculé quand il avait lâché dans la tête, on s’est soutenu mutuellement. C’est à ce jour mon plus beau souvenir sur marathon, j’ai vraiment le sentiment d’avoir franchi un gros palier, dommage que le vent se soit invité : je bats mon record d’une minute (je dois être le seul à battre son record dans les 100 premiers…) mais je pense que j’avais les cannes pour aller chercher 2h46 – 2h47, quand je vois les perfs des gars devant. A part Dédé, personne (mais vraiment personne !!) ne m’a doublé pendant la course…

Je t’appellerai cette semaine pour encore approfondir le sujet, mais sache que je suis très fier de ma perf. Merci pour cette préparation, je pense que notre relation entraîneur/entraîné arrive à une certaine forme de maturité, malgré les signaux parfois négatifs, je n’ai jamais douté, et le résultat est là. Je pense que je pourrai maintenant raisonnablement viser les 2h45 lors d’une prochaine échéance.

Bonne journée !!!
Benoît BLANCHARD

anthony et bruno marathon de Reims puis Mont St Michel



Mont St Michel (photo de bruno Rageau)
passage au semi en 1h22'10"
au final :
34ème DAVOURIE Anthony 02h45'56 (dossard 73)
107ème CHARLES Bruno 02h58'06 (dossard 67)
Reims
Bruno 2h39'46
Anthony 2h47'35

à titre de comparaison Johnny Delépine a réalisé au mont st michel 2009 2h29' 14ème au scratch
cette année il termine à une excellente 9ème place avec un chrono de 2h36' ce qui montre que les conditions étaient assurément complètement différente, Franki Poirier mon copain de club était très bien préparé par Christian Delerue, il semblait dans les semaines précédentes prêt à une très belle peformance et termine 2 places derrière johnny, juste derrière le champion de Bretagne de cross thierry Collet, franki est à 6' de son record personnel, le triple champion de France David Antoine habitué à des chronos en 2h20 a ce dimanche bouclé en 2h27' et monte sur la troisième marche du podium.

Nous aurions pu titrer "destins croisés", Bruno avait battu son record personnel à Reims alors qu'il a lui même écrit à propos du mt st michel: "j'ai vécu l'enfer", Anthony n'a pas réellement été ivre de bonheur, il a terminé content d'avoir battu son record hier mais il y a sans doute un peu d'amertume. Anthony est sénior, la qualification est à 2h45'00, il avait les jambes, il avait fait une belle préparation, un résultat dépend de beaucoup de facteurs et dimanche 9 Mai il y avait du vent contre et ce n'était pas un jour pour un chrono exceptionnel. Peut-on tirer des enseignements de ces 4 courbes de FC lors de deux marathons avec ces même deux marathoniens ? Je les laisse et je vous laisse chercher et méditer.
En attendant je les félicite comme je cite aussi benoît blanchard qui devait courir à Marseille que les volcan islandais a frustré, benoît avec mon conseil s'est retourné sur le mont st michel, ce n'était pas l'idéal de reculer de 3 semaines, peut-être aurons nous de ces nouvelles prochainement, en tous cas lui aussi a fait montre de courage ... bravo à mes copains marathoniens du Mont St Michel

dimanche 9 mai 2010

Trophée ADN gagné par la JA Melesse la veille du MSM


Bien qu'aujourd'hui ce soit le marathon du Mont saint Michel et que des gars du club vont sans doute briller, je reste à la maison car j'ai mal aux jambes et il me faut récupérer.
Hier à Noyal-Pontivy, l'équipe d'ADN Association Détente Noyalaise nous a encore chaleureusement accueilli, il faut dire que l'année dernière nous sommes venus très nombreux et avion gagné le trophée du club le plus représenté. Cette année, nous étions moins nombreux, il y avait les Collen, les Rageau, christophe Flageul alias ceef, martine Quelleuc, françoise, Gréhal dominique et béa Landel en supporters, jeanlou, Mathieu patrice, Dubois valérie et moi et nous avons été raisonnable à l'apéritif et nous nous sommes restreints question galette saucisse, merguez, salades variées, taboulé ... et cacahuètes et chips sont restées en nombre dans les assiettes.
C'est vrai qu'il est difficile de bien se restaurer avec des plats accompagnés accompagnés de bière et vin pour ensuite courir un 10km avec un parcours agréable mais quand même exigeant.
A l'échauffement, nous avons constaté qu'il y avait une sacrée concentration d'entraîneurs de la JA Melesse : 5 entraîneurs diplômés FFA pour 4 coureurs licenciés au club. (les conjointes ne sont pas licenciées mais certaines ont couru quand même) . Il est vrai que Béa qui va courir le championnat de France de 100km une semaine après avait le droit de ne pas s'aligner sur le 10K.

ADN a même réussi à ne pas nous imposer un temps de chien. C'était agréable, nuageux mais nous n'avons pas reçu une seule goutte de pluie, elle était restée à Rennes. Du coup la course était nettement moins dure que l'année dernière.

Bon pour résumer, nous étions peu de dix-bornards et à part thierry Collen, nous n'avons pas mangé comme des ogres. C'est bizarre, c'est quand même lui qui a le plus mangé et qui est arrivé le plus vite.

En tous cas, il y a une galerie de photos prises par la famille Collen, merci entre autres Muriel, Les rageau sont à l'heure actuelle au MSM donc les leurs seront disponibles plus tard et c'est avec un grand fou-rire que je suis allé de nouveau sur le podium en compagnie de Françoise Gréhal et Martine Quellec (podium chez les filles en V2) nous avons reçu pour la deuxième année consécutive le fameux trophée du club le plus représenté. Je me demande si la JA Melesse ne va pas créer une récompense omparble au relais de nuit et dans ce cas, ce sera sans doute ADN qui repartirait avec. Avec le fou-rire SVP.
La bonne entente entre nos deux équipes fait beaucoup plaisir, nous ne manquons pas ces regroupements conviviaux. RDV 8 mai 2011 !