mardi 23 novembre 2010

a relâché versus à relâcher

Non je ne suis pas professeur, oui j'encadre, oui je dirige

Non je ne suis pas doctoral, oui j'aime faire comprendre, oui j'ai du plaisir à progresser et à faire progresser.

Non je n'aime pas l' "à peu près" quand c'est quantifiable, non je n'aime pas la quantité et je préfère la qualité.

Mais quand je fais des calculs pour trouver le bon dosage en volume avec les bonnes allures pour jouer sur l'intensité et la bonne récupération pour rester dans la bonne filière, je ne demande pas d'être précis au dixième de seconde mais l'athlète doit être vigilant pour ne pas faire autre chose que ce qui était demandé.

En informatique, une lettre en moins c'est à coup sûr un bug (anomalie logicielle). Une erreur de limite et ça part dans les décors. Par exemple de zéro à N au lieu de zéro à N-1.

Dans notre cadre, respirer fort pendant 200m c'est de l'aérobie, sprinter en bloquant sa respiration en fin d'intervalle c'est passer en anaérobie.

Dans un plan d'entraînement cela peut être la séance de qualité de trop ou bien la séance de récupération en moins.

De l'inexactitude c'est faire quelque chose qui ressemble mais qui est à côté de la plaque.

Exemple 6x200 en sprint récupération passive n'a rien à voir avec 15x200 en VMA récupération trottée.

Autre exemple 12x500 en 1'38 récup 45 sec au trot ce n'est pas 8 x 500 en 1'32 récup 1' puis 1'5 puis …. 1'30 et les 4 derniers zappés parce que le gars est fracassé.

Petite séance de VMA à volume réduit où le gars n'a pas eu l'impression d'avoir couru assez et séance allongée parce que le gars a trop l'habitude d'être rincé le mercredi jour de la séance en groupe "compétition"


C'est amusant car dans d'autre sports, il y a les mêmes cas de figure. Au judo c'est aussi le mercredi soir qu'on ressort très très fatigué.

Revenons à nos préparations marathon, quand on n'est pas attentif, quand on n'est pas vigilant des choses qui semblent être des détails peuvent mener à l'échec. Or, le succès sur un marathon nécessite, la conjonction de beaucoup de petits détails.

Un athlète s'est entraîné 2 mois, 2 lunes, ou plutôt 8 semaines, ou en étant plus précis 6 semaines dures, une semaine progressivement facile et il lui reste quelques jours à recharger les muscles, le foie en glycogène tout en restant serein. Ce n'est pas le plus facile que de rester calme les derniers jours avant l'épreuve car on n'a plus l'habitude de ne pas être fatigué et le cerveau se met à tourner en boucle. Pour certains, c'est le sommeil qui pose problème. Pourquoi ne pas lire, méditer ... pour retrouver le sommeil.

Là, le marathonien doit être attentif, par exemple, il ne doit pas se promener en pleine nuit, pied nus dans le noir parce qu'il pourrait taper son gros orteil contre une porte.

Il doit faire attention à bien se couvrir pour ne pas attraper froid quand il fait ses étirements après le retour au calme.

Il doit veiller à bien s'hydrater les derniers jours avant le jour J.

Imaginons que je reçoive des courriels succincts de trois coureurs, avec peu de mots :

Coureur A – 2x3000 12' r2' Sensations Moyennes – récupéré

Coureur B, 2x4000 FC pas top > samedi – bonhomme récupérer

Coureur C, 4K+3K rappel allure FC marathon 162 puis 165, séance de régénération 45' à faire en dessous de FC 145

Si le coach ne connaît pas les habitudes en orthographe des gars, il va être obligé de vérifier.

Quand on doit récupérer c'est qu'on n'a pas récupéré.

Le bonhomme B doit sans doute se reposer

Le bonhomme A a partiellement récupéré

Le bonhomme C a l'air d'être serein et il connaît même là où il ne "travaille" pas c'est à dire en dessous de la FC 145.

Quand on dit qu'il faut relâcher, c'est que le travail a été fait, il ne faut plus s'entraîner mais juste aller faire quelques footings pour être bien, prendre le soleil si possible, bien s'oxygéner.

Le coach a médité, il a lu, il n'avait pas écrit depuis quelques temps, il a regardé les courbes de FC des quelques athlètes de son club (entraînements et compétitions, bruno, alain, cédric, olivierx2,thierry), c'est instructif, il lui reste à :

  • dimanche matin, courir pour lui même, pour son plaisir

  • dimanche après-midi, se congratuler avec les copains marathoniens avec leur médaille autour du cou

  • éventuellement se chambrer, car c'est une partie très sympathique des déplacements en groupe

  • ensuite, à la maison, sur l'ordinateur, il faudra analyser

  • les jours suivants avec les autres entraîneurs et les autres membres du club, il y aura discussion, quelquefois ça paraît ch... pour les non-initiés mais l'essentiel c'est que nous avons plaisir à progresser entraîneurs et athlètes, certains y voient du formalisme, du pinaillage, de la forme, venez boire un coup et vous trouverez peut-être du sens à tout cela.



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